A la lecture des commentaires, je me dis que la question de la santé mérite un vrai débat. Difficile d’y voir clair entre un lobby pharmaceutique tout-puissant, des patients exigeants, une sécu endettée, des ministres incompétents et au milieu de tout ce bazar des médecins qui font ce qu’ils peuvent.
Moi je fais un constat : le métier de généraliste n’attire plus, parce que c’est devenu, comme prof, un métier noble (de vocation) en perte totale de repère :
On est seul dans le métier
on fait des années d’études "universitaires" c’est-à-dire loin du terrain
Les contraintes administratives sont énormes
Le lobby est la principale source d’information et de formation
Les patients attendent des résultats. Quand on rentre de chez son toubib, les gens demandent "qu’est-ce qu’il t’a donné ?" et non "qu’est-ce qu’il t’a conseillé ?"
La pression fiscale est énorme, et l’argent des impôts va non pas aux écoles ou aux hôpitaux, mais aux intérêts de la dette, donc à la Banque
La petite gabegie de celui qui est accro à son médicament, et la grosse de certains soins en milieu hospitalier donnent le tournis
Etre mis en porte-à-faux en permanence comme étant les responsables de la dette
etc.
Avez-vous remarqué ? Tout ce qui constitue la solidarité nationale, en particulier la sécu et l’éducation nationale, sont systématiquement montrés du doigt comme dévoreurs d’argent public, et leurs acteurs taxés d’incompétence, mais aussi peu respectés parce que... rendant des services gratuits ? Dans notre monde, seuls les services payants semblent avoir de la valeur.
S’il existe des brebis galeuses partout, je ne comprends pas ce besoin de taper sur des acteurs à qui on demande de jouer contre leur mission, santé ou éducation, alors que beaucoup font ce qu’ils peuvent pour résister. Tous les artisans ou ouvriers ne sont pas non plus des héros du quotidien ...