la conversion de sa soeur est assez anecdotique . Par contre l’est beaucoup moins le sujet de son invitation.
c’est lui qui devrait plutôt retenir notre attention. BHL qui a table ouverte dans les merdia, surtout chez Elkabach, mais ne soyons pas médisants, viens parler de son dernier livre. Délaissant les arcanes de la diplomatie et les préoccupations géopolitiques il entreprend de se racheter une posture d’intellectuel en nous parlant d ‘art.
Sous couvert de considérations esthétiques c ‘est en réalité à un véritable coup de force intellectuel que se livre les aventures de la vérité.
En effet la culture occidentale, pour des raisons à la fois philosophiques (Platon ) et religieuses ( le judaïsme , l’islam, mais aussi le christianisme ) se caractérise par une forte tendance iconoclaste de méfiance à l’égard des images . Considérées comme trompeuses et fallacieuses elles n’ont été le plus souvent envisagées que comme des apparences, comme le reflet de la réalité véritable. C ‘est d ailleurs ce qui explique à l’inverse son intérêt pour le verbe et donc la raison et le sens critique.
Or le propos de BHL est de dénoncer ces tendances iconoclastes et, au travers d’un choix d’oeuvres picturales,de réhabiliter les images au motif quelles ne seraient pas des apparences trompeuses mais un moyen d’accès à la vérité. Alors que Platon dans sa cité idéale (cf la République ) envisage de chasser les artistes, BHL s’efforce au contraire de montrer qu’il faut les réintroduire.
Derrière ces considérations épistémologiques un peu théoriques se cache en fait un intérêt pratique aisément compréhensible :il s’agit pour BHL de justifier l’abandon de tout sens critique à l’égard de l’univers médiatique qui repose sur la circulation des images et dont il est justement le produit.