Je ne sais pas s’il faut interpréter le gel d’Erasmus par l’Europe en termes de "sanction".
Après tout, l’abaissement des barrières frontalières s’est toujours fait par la négociation en mode donnant/donnant :
Tu laisses circuler ceci, je laisse circuler cela...
Tu veux pas laisser circuler ceci, alors je laisse pas circuler cela.
L’Europe ne fait donc que réagir instinctivement. Ce n’est pas plus autoritaire que d’habitude, c’est juste le rapport de force habituel qui structure toute négociation. La différence est que cette fois le rapport de force est ouvertement exprimé au peuple suisse, au lieu d’être exprimé à huis clos aux représentants du peuple suisse.
D’autre part, la "sanction" vise une population Erasmus CSP+, jeune, instruite, urbaine, pro européenne et qui avait donc très vraisemblablement voté à 90% dans le sens souhaité par l’Europe.
Autrement dit, la sanction qu’aurait pensée l’Europe, elle punit ses partisans.
Le machin est en pilote automatique. Il finira par se prendre les pieds dans son tapis et s’effondrer.