Les justiciables face au service public de la justice
6 janvier 2015 11:46, par listenerLe vrai problème est le "conflit de droits" qui ravage le France : le droit français n’a pas la même conception du "juge" que le droit américain. Le premier se méfie du juge et le second a confiance en lui. C’est la raison pour laquelle nous vivons ce chaos.
On dit "juge", "juge", "juge", "oui ; monsieur le juge", "bien monsieur le juge", mais si l’on examine cette fameuse personne qu’on appelle ainsi, on s’aperçoit qu’il est composé de différentes "hypostases" : il est "magistrat", c’est à dire qu’il est adoubé par les pouvoirs publics, soit par élection (CPH et tribunal de commerce) ou par vérification des "connaissances" c’est à dire qu’il est un mandarin. Il est aussi membre d’une hiérarchie, d’une "juridiction" précise, qui est une chose territorialisée et qui se charge du "fonctionnement" de la justice. Il y est aidé par les greffiers, (comme président et chef de juridiction etc..) ou comme subordonné au président (vice président) qui donne instructions aux greffiers.
Il est enfin un "juge" c’est à dire l’incanation de l’impartialité ! Troisième hypostase ! mais cette hypostase est si mystérieuse et si difficile à saisir qu’on peut se demander si il ne s’agit pas là simplement d’un homme ordinaire comme nous, égal au justiciable ! C’est difficile à admettre, l’égalité.
C’est dans cette direction qu’il faut réfléchir et ne pas se perdre dans des considérations vaines sur la "justice".
Lire "Luc 18" et réfléchir.. Il faut se rapporter en effet à la plus mystérieuse des paraboles évangéliques, à savoir la "parabole du juge inique" maintenue miraculeusement dans le seul texte lucanien, pour saisir la problématique des trois hypostases du "juge" précisément parce que pour Luc et le premier chrétiens, le seul vrai juge est évidemment Dieu et pas le "juge du coin". Dieu, dans une perspective eschatologique, fera bientôt régner sa "Justice", la vraie, et le petit juge du coin n’y participe pas ! Par conséquent le "juge inique" n’est pas vu vraiment un "juge" au sens ou nous entendons mais un "chef de juridiction", simple fonctionnaire de la justice, à qui on demande de "fonctionner" et qui ne rend souvent pas sa décision en temps utile, même si cette décision peut être très bien pensée mais ce n’est pas le problème !
La voilà, la vraie difficulté de la "justice" ! Bien juger ? Encore faut-il "juger" en temps utile et "rendre" quelque chose qu’on peut appeller par politesse et égard pour les pouvoirs en place un "jugement" !