( nonobstant plein de justesse d’analyse )
Mr Meyssan, vous vous ralliez là au dernier lieu commun, qui devient envahissant : les dirigeants politiques européens ne seraient que des innocents : abusés, inconscients, mal conseillés ou ignorants. Ils font mal mais veulent le bien.
Ce thème est l’axe unique d’un Sapir, d’un Bourgoin maintenant, et d’autres.
Or, on ne peut pas valider l’idée d’une clique vicieuse quelque part à Washington, ayant tout pouvoir d’abuser l’ensemble du personnel politique mondial, même allié. Et une armée d’imbéciles aux commandes de tous les pays occidentaux.
Ça ne tient pas.
Si nos personnels sont à leur place, c’est qu’ils sont corrompus - on est d’accord - et par là ils ont une conscience certaine, peut être imparfaite, des objectifs de leurs corrupteurs-commanditaires.
Qu’un Sarkozy joue l’idiot, l’inconscient, le feu follet, il ne faut pas le croire. Quand en politique intérieure, il s’agit d’empaler un Balladur ou un Chirac, tout le monde lui prête un machiavélisme affuté. Et quand il s’agit du même sort mais au sens propre envers un Khadafi, il serait d’un coup devenu idiot et inconscient ?
On peut certes valider que nombre d’élus ou de fonctionnaires sont des idiots manipulés, balladés par des idéologies, autant que volontairement soumis. Il reste qu’il faut des manipulateurs, ceux qui tirent les ficelles du théâtre de marionnettes.
La vraie analyse reste à faire ! Etablir le degré de conscience et de complicité de chacun dans les cercles de pouvoir, en Europe.
Ce n’est pas facile, car un épais voile de secret et de désinformation recouvre la vérité. Mais cette vérité existe, et elle est sordide, mais certaine : toute une couche du personnel dirigeant dans les pays européens oeuvre consciemment et volontairement à la politique dirigée à Washington, et pratique un double jeu assuré par une lourde campagne de désinformation.