Il ne faut jamais oublier trois choses, lorsque l’on parle de la Macédoine :
Premièrement, ce n’est pas une espèce de salade, quoiqu’il y ait des raisons de penser que ce pays est une illustration de ce qu’est une "salade". (la Grèce et la Macédoine en sont actuellement presque à se faire la guerre à propos du nom du pays et la Macédoine est au bord de la guerre avec l’Albanie. Bon Dieu mais pourquoi ?!). Tout cela ramène délicieusement à la période homérique où on se battait soit disant pour des bonnes femmes mais en fait pour le plaisir de se battre ou pour se désennuyer
Secondement : ne pas oublier que la guerre de 14-18 est en fait la "troisième guerre balkanique". Donc on ne plaisante pas devant les convulsions d’un pays balkanique car cela peut très mal finir. Que la monarchie bicéphale s’y est impérialement cassé les dents et en définitive y a péri. Que ces fameux "Balkans" sont traversés par de très anciennes frontières, fracturant le monde anciennement grec et byzantin (empire d’Orient) et le monde latin (qui a engendré le monde dit "occidental" qui s’est répandu dans le nouveau monde).
Troisièmement, enfin, que ce pays "trou noir" le moins connu de l’Europe et difficile à situer sur la carte, la Macédoine, a été la patrie du plus grand homme de tous les temps, Alexandre le Grand. Que l’ignorance crasse de l’histoire de la période dite "hellénistique" est une des causes pour laquelle l’antiquité est si mal comprise. Qu’il ne faut pas oublier par exemple que la guerre civile en Syrie est encore conditionnée par la politique des Séleucides dont le centre était Antioche. Que Palmyre ne fût pas à l’origine une ville "romaine" mais une métropole péri-hellénistique (enfin, une petite capitale araméenne que les séleucides avait préservée). Enfin, que toute grandeur politique en Europe a pour origine le génie d’un fils de famille assez audacieux, simplement fils d’un roi de Macédoine snobé par les purs "grecs" mais élève et disciple d’Aristote...