Nouvel épisode rocambolesque ? Faut voir. Et si Syriza était en train de faire un remake de la chèvre de Monsieur Seguin version grecque ? Il s’agit d’une simple supposition mais qui vaut la peine d’être envisagée.
Imaginons que Tsipras, face à la pression sur le système bancaire grec, ait cherché à gagner un ballon d’oxygène en faisant semblant de capituler face à l’eurogroupe. Il s’arrange pour faire sortir les éléments les plus radicaux de son gouvernement afin de leur redonner une liberté de parole, dont Varoufakis use depuis quelques temps pour préparer subtilement l’opinion publique à un changement de cap.
Parallèlement Tsipras multiplie les déclarations contradictoires. D’un côté il annonce vouloir rester aux commandes du navire pendant l’orage, message destiné aux créditeurs, de l’autre il envisage des élections anticipées au cas où il n’obtiendrait pas un soutien parlementaire suffisant pour envoyer la Grèce sur la pente savonneuse d’une mise en esclavage certaine.
Les fuites à répétition de Varoufakis semblent préparer le terrain pour une amplification de mandat visant à une sortie de la zône euro. Elles sentent la proposition cachée. Au lieu de dire ouvertement aux grecs "voulez-vous nous mandater pour un retour à la drachme ?", ce qui serait politiquement suicidaire et conduirait à un nouveau blocage des négociations avec l’eurogroupe, il dit "voici ce que nous préparions en secret", ce qui a le mérite de faire réflêchir les parlementaires ainsi que la population dans l’éventualité d’une nouvelle donne électorale. On pourrait presque voir en celà un sondage d’opinion préparatoire.
Ce n’est pas par hasard si on s’en prend à Varoufakis avec tant de vigueur aujourd’hui. Dans l’hypothèse d’un double jeu politique en accord avec Tsipras, il devient dangereux et il est urgent de le faire taire. Dont acte.
Je pense que le rideau n’est pas encore tombé sur cette tragédie grecque et que le prochain acte nous réserve une surprise de taille. Qui vivra verra.