Réflexion sur le traitement médiatique des attentats de Bruxelles
24 mars 2016 18:36, par jeanquète
Cette réflexion est plutôt simpliste, mais reste intéressante par rapport à certains personnages. J’ai posté un résumé bref des techniques de l’élaboration du consentement et de la manipulation du jugement par les médias et les politiciens lors d’un autre article. Je refais une synthèse car j’ai vu l’exacte chronologie de ce que je disais dans un journal local aujourd’hui :
intervient le biais cognitif d’exposition, soit la répétition d’une opinion ou d’un fait jusqu’à l’adhésion, puis le biais cognitif de disponibilité où l’on dirige l’attention sur des événements spectaculaires car elle dominera notre esprit et donnera une fausse impression de fréquence et d’ampleur. On jouera sur l’influence sociale en désignant un ou plusieurs suspects sortis de la manche. Bien sûr, un classique sera d’insister sur le phénomène de réactance, ce sentiment de liberté qui fait croire bien des choses, notamment que nos libertés doivent être protégés par la surveillance, la répression et le renoncement de ses droits individuels. On emploiera des arguments fallacieux comme celui-ci "nous sommes alliés aux pétromonarchies sunnites qui sponsorisent le djihadisme..." (lu dans la presse !), de sophismes et des hyperboles (exagérer le sens émotif d’un mot comme dans "tragédie nationale"). Le travail sur l’émotivité entre en jeu immédiatement avec par exemple l’effet de levier très courant de désigner un "ennemi" commun. C’est imparable. Pour enfoncer le clou, la manipulation par l’image permet d’orienter un discours, surestimer des faits, créer des associations d’idées et achever toute possible réflexion. Le jeu d’acteur des journalistes, politiciens et autres intervenants use aussi de techniques bien travaillées. La télévision c’est de la mise en scène soignée qui offre une interprétation subjective et suggestive de la réalité. C’est une hypnose de masse qui marche à merveille, que l’on paye en plus. Titiller l’émotion trouble le jugement et permet d’obtenir le consentement quel qu’il soit.