Shiva n’est pas un démon. En Inde les gens du culte de Shiva sont connus pour être beaucoup plus simples de moeurs, ouverts d’esprit et généreux politiquement que les gens du culte de Krishna par exemple, qui au contraire semble aller de pair avec l’esprit affairiste, le dogmatisme et l’indifférence à la misère d’autrui. Shiva n’est pas un tueur parmi les forces cosmiques, c’est plutôt celui qui détruit les structures pour que la vie continue. L’équivalent en Occident c’est la tradition révolutionnaire et subversive populaire.
L’idole bien connue de Shiva en tant que Seigneur de la Danse a toujours été très populaire chez les physiciens des particules pour une toute autre raison : la théorie indienne des trois gunas, lumière, énergie et masse semble, de par son formalisme même, le mieux préfigurer les cosmogonies modernes maintenant à l’honneur. Bien peu de ces savants, sauf une toute petite minorité de hippies qui n’ont plus du tout la cote, s’intéressent au Shivaïsme en tant que religion, car c’est justement une religion qui condamne beaucoup d’industries modernes et de métiers trop intellectuels et préconise le retour à un mode de vie plus simple et accordé avec la philosophie pérenne.
Voir Satan là-dedans plutôt qu’ailleurs tout près dans tous ces grands buildings financiers est pour le moins mal venu, car Shiva est en Hindouisme le principe le plus opposé qui soit au principe d’accumulation usurier cher au courant vishnouïste.