Un bénéficiaire du RSA peut se voir demander du travail bénévole, tranche le Conseil d’État
18 juin 2018 12:34, par EMC 3419Je suis actuellement en fin de droit et me suis largement investi par choix dans plusieurs associations depuis la fin de mon dernier contrat de travail.
Je l’ai fait car les activités que j’ai pleinement choisi me conviennent parfaitement et qu’elles sont très motivantes. Je suis bien plus sociabilisé qu’en période de chômage et cela me permet de mieux envisager mon retour à l’emploi et de valoriser mon CV.
Je suis avec des chômeurs, des retraités, des salariés, j’y trouve éventuellement des étrangers avec carte de séjour et m’adresse à tout public. Dans ce cadre, j ’ai eu depuis l’occasion de dialoguer avec une grande entreprise sans forcément solliciter un emploi auprès d’eux.
Personne ne tient compte de mes rares retards ou absences (c’est plutôt un motif de plaisanterie) et la règle fait que nul n’a le droit de faire une seule remarque sur la productivité de chacun d’entre nous.
L’État réagit comme si les chômeurs n’étaient que des oisifs (et l’oisiveté est mère de tous les vices, c’est bien connu).
L’État se goure complètement et c’est la preuve que les politiques ne connaissent pas les français.
En rendant obligatoire le travail bénévole pour les bénéficiaires du RSA, vu de ma propre situation, cela dévalorise complètement ces activités dans mon propre CV, mais aussi celui des salariés qui participent avec moi s’ils doivent en produire un pour chercher un autre emploi.
Plus personne n’aura plus rien à y prendre, même s’il y donne déjà !
Va-t-on aussi le rendre obligatoire pour les retraités ?
Le tissu associatif est déjà très inégal sur le territoire.
Comment le bénéficiaire du RSA d’un hameau où rien ne se passe et n’ayant pas de moyen de locomotion va-t-il faire pour se rendre à cette association ?
Si une association peut permettre des stages dans le cadre de Pôle Emploi, il n’est pas sur que les possibles salariés de celle-ci, après les liens sociaux et amicaux tissés avec leurs bénévoles au chômage apprécient désormais de surveiller leur émargement ou leur pointe et d’en rendre compte à Pôle Emploi ou la CAF, ou même leur productivité. Bref, une administration des ressources humaines qu’ils n’ont jamais fait et n’ont pas forcément envie de faire.
Pas sur non plus que j’apprécie personnellement un type que Pôle Emploi nous ai envoyé et qui pourrisse notre belle entente cordiale !
Le bénévolat doit rester le bénévolat.
Tout cela est fait pour tuer dans l’œuf ce qui reste de social dans ce pays.
Rien de plus.
Merci