Quand on aborde le problème des retraites dans un système de répartition, il faut partir de a création de valeur de la part de la population active et la rapporter aux besoins de financement des caisses de retraite. Or dan un contexte de destruction de valeur et de croissance phénoménale du financement par la dette, qui fait office de capital, la part des dépenses sociales par rapport au PIB devient prohibitive. Tout se passe comme si mécaniquement, le financement par les charges et autres taxes plus ou moins provisoires étaient progressivement remplacé par des émissions de dette, comme si le marché épongeait automatiquement les déficits trop importants pour être jugulés dans la durée. C’est précisément ce qui arrive à la CADES, dont la mission originale était d’éteindre les dettes de la Sécurité sociale, qui lui sont transférées au moyens de taxes exceptionnelles comme la CRDS ou la CSG. Initialement la Sécu a émis de la dette sur les marchés pour faire face à ses déficits de financement, en profitant des taux presque nuls voire négatifs, ce qui a facilité a tâche à la CADES, lorsque celle-ci a hérité des dettes sociales transférées par la Sécu. Or comme les taxes dédiées à l’extinction de la dette sociale ne suffisent plus, la CADES s’est mise à son tour à émettre de la dette sur les marchés, qui est garantie par les taxes qui lui sont versées. On se retrouve donc en face d’un système par répartition, qui ne fonctionne plus du fait de l’insuffisance des transferts sociaux, dont la source est in fine l’activité économique, mais par la dette de marché, avec tous les risques que cela comporte. Cette évolution du système de financement par la dette est doublement pervers, car d’un côté la croissance du financement par la dette éteint d’une part mécaniquement le financement par les activités productives, tout en faisant baisser les salaires, et d’autre part, il transforme les organismes sociaux en fonds de pension/investissement dépendants des conditions de financement sur les marchés. Il suffit que les taux explosent pour que le système s’effondre. Cf . Rapport sur les émission sociales de la CADES en vue de contribuer au financement des budgets sociaux (santé, autonomie, hôpitaux etc) : https://www.cades.fr/pdf/investisse.... On appelle cela faire jouer l’effet de levier au bilan en augmentant les engagements obligataires par la collatéralisation des recettes, sur le modèle des dérivés de crédit.