Ursula, l’agent des Américains
2 août 12:07, par KoussikoussaL’Union européenne vient de signer un accord qui n’est rien d’autre qu’une reddition fiscale. Quinze pour cent : tel est le tribut que Washington impose aux exportations européennes sous couvert de rééquilibrer les échanges. L’affaire est présentée comme un compromis honorable, presque une victoire diplomatique, mais il n’y a dans ce pourcentage qu’une démonstration de hiérarchie. La Suisse, elle, est taxée à quarante pour cent, pour avoir acheté des F‑35 qu’elle ne recevra probablement jamais. Le message est limpide : celui qui se croit client privilégié des États-Unis paie plus cher encore pour avoir cru à l’illusion de la loyauté.
La France, quant à elle, persiste à croire qu’elle est un allié stratégique. Elle se berce de souvenirs, d’images de débarquements et de présidences qui se serrent la main sous les drapeaux étoilés. Mais dans l’esprit américain, elle n’est rien d’autre qu’un acheteur captif. Quinze pour cent, ce n’est pas une taxe : c’est le prix de la docilité. C’est la signature d’une dépendance assumée. Celui qui accepte cette dîme reconnaît qu’il n’a ni levier, ni alternative, ni volonté de confrontation.
Les patriotes européens, pour la plupart, se félicitent ou fulminent avec la même naïveté. Ceux qui défendent cet accord se réfugient derrière l’argument de la « stabilité » et de la « pragmatie ». Ceux qui le dénoncent agitent des drapeaux, promettent des sursauts nationaux, et ne voient pas qu’ils participent de la même servitude mentale. Dans les deux camps, le cerveau est déviant : l’un croit que la soumission garantit la prospérité, l’autre s’imagine qu’un cri de souveraineté suffit à exister. Ni l’un ni l’autre ne voit la mécanique implacable de l’empire, qui se nourrit de leur agitation pour mieux consolider sa position.
Cet accord n’est pas seulement mauvais : il est humiliant. Il démontre que l’Europe n’est plus qu’un marché à traire, un ensemble de provinces riches mais incapables de se défendre ou de se structurer. La France, en particulier, s’expose nue, persuadée qu’elle reste proche de son « allié » alors qu’elle a depuis longtemps perdu toute capacité d’influence réelle. Washington n’a pas besoin de trahir : il suffit d’attendre que Paris signe, paie et se félicite. Quinze pour cent pour l’Europe, quarante pour cent pour la Suisse, et zéro respect pour ceux qui croient encore aux alliances.