Parlera-t-on un jour de knafoïstes ? Y aura-t-il un knafoïsme comme on a eu du maoïsme ou du tantrisme ?
Avec la nouvelle idée de taxe Zucman, les "ultra-riches" ne serons pas appauvris : ils partiront. Mais nous, nous serons tous ruinés !
Je vous dis tout sur l'arnaque Zucman. pic.twitter.com/pkj4lnYIKX
— Sarah Knafo (@knafo_sarah) September 21, 2025
Aujourd’hui, Sarah s’inscrit dans la droite ligne du libéralisme de droite, celui du travail mal payé aux immigrés, donc du Capital qui a besoin de l’immigration. Et c’est lui qui décide. On n’est pas loin du travail forcé ou de l’esclavage, mais il y a rémunération minimale, le souvenir de Spartacus (73 av. J.-C.) et des spartakistes (1919) est encore vivace chez les dominants. On ne sous-paye pas les travailleurs forcés pour les rémunérer et leur offrir une vie décente, non : on les paye pour qu’ils ne se révoltent pas. Le calcul doit être très fin.
Alimuddin Usmani a feuilleté le numéro de Valeurs actuelles, qui vient de changer de mains, et qui ne connaît plus l’euphorie d’il y a encore deux ans. On commence par VA et on passe à Marianne.
On espère pour VA que ce spécial Sarah va relancer leurs ventes. Du côté de la concurrence, chez Marianne, ça ne va pas fort. Mediapart, toujours à l’affût d’un effondrement ou d’un conflit chez les concurrents de la presse écrite (à quand votre enquête meurtrière sur le Canard, les gars ?), a sauté à pieds joints dans la mare.
Il s’agit d’une lutte des classes, comme toujours, mais sur fond de conflit israélo-palestinien. Le portrait de la nouvelle directrice de la rédaction est plutôt violent. La fille s’appelle Ève Szeftel, on en a déjà parlé (voir les renvois), mais là, ça dépasse tout. Le sionisme n’est plus une honte, apparemment.
Résumé de l’affaire : le management de cette pro-Israël à 100 % gêne les derniers journalistes qui ont encore une conscience et qui pratiquent l’équité en matière d’information. Les autres sont partis, avec leur clause de conscience. Une motion de défiance a été votée à plus de 70 % contre Ève, qui s’assoit dessus. Elle a l’aval de la colonne vertébrale du groupe, qui remonte jusqu’à Kretinsky en passant par Olivennes, le trotz qui, un peu comme Thierry Breton, déglingue tout ce qu’il touche. Denis s’occupe de la branche média du groupe, et il trouve qu’Ève fait du bon boulot : « Ève est une journaliste très rigoureuse, une très bonne directrice, honnête intellectuellement et compétente. »
La rédaction, elle, renâcle et subit des pressions. Elle sent le rapprochement idéologique avec l’ignoble Franc-Tireur, la revue génocidaire financée à perte (personne ne lit ce brûlot de haine recuites) par Kretinsky. La directrice ne cache pas son sentiment pro-israélien, et cherche à réorienter tous les papiers sur le sujet. Marianne, du temps de Jean-François Kahn, tenait une ligne républicaine, souverainiste, de gauche, et juste une peu sionarde, à cause de son associé Szafran, une sorte d’Haziza d’avant l’heure.
Eh bien figurez-vous que Szeftel a invité les deux pires sionards, qui ne font plus partie du journal, à signer une tribune israéliste : Martine Gozlan, sorte de Caroline Yadan avant l’heure, et donc ce Maurice Szafran. C’est ce qu’on appelle un retournement d’alliance ainsi qu’un passage en force.
Une direction que l’intéressée a elle-même résumée dans un mail de rentrée envoyé à la rédaction. « Merci de veiller à proposer des sujets qui correspondent aux attentes des lecteurs (la vérité sans tabou sur les sujets immigration, sécurité, islamisme, la politique et plus généralement les enquêtes révélant l’envers du décor). » (Mediapart)
C’est exactement ce qu’il s’est passé dans le Charlie de Philippe Val, qui est passé de la gauche propalestinienne à la droite pro-israélienne.
Pour vous dire ce qu’est devenu Charlie, rien de mieux qu’un discours humaniste de Caroline Fourest.
Cette femme est une immonde pourriture. pic.twitter.com/GZNLZMrTxc
— Linformatrice (@Linformatrice1) October 6, 2025
Débordante d’amour et d’honnêteté, non ? C’est cette ligne que Szeftel veut imposer à son canard, mais elle, elle préfère Sophia Aram, qui était aussi au spectacle du CRIF le soir du 5 octobre (2025), pour fêter les deux ans du génocide (des Palestiniens).
Exemple pratique du virage israéliste du contenu et des pressions sur l’équipe.
La rédaction s’est aussi beaucoup émue du traitement infligé à une « pigiste permanente ». Ève Szeftel lui avait fait miroiter un poste de rédactrice en cheffe du service culture, mais ses espoirs de titularisation ont été douchés lors d’un déjeuner avec la directrice de Marianne, qui voulait s’assurer qu’elle était « bien de son côté », selon un signalement transmis aux instances internes.
La discussion s’était vite orientée sur la question israélo-palestinienne. Ève Szeftel a donné son point de vue – pour elle, « il n’y a pas de génocide à Gaza » et les journalistes gazaoui·es, « à partir du moment où ils ont des liens avec le Hamas, et ils en ont, sont des terroristes ».
Pour offrir le poste à la journaliste, elle a posé comme condition que celle-ci soit alignée sur ses convictions. Raison avancée ? En tant que potentielle cheffe du service culture, la journaliste devrait recenser les boycotts en France d’artistes israélien·nes ou soutenant Israël. Ève Szeftel a posé comme autre condition qu’elle ne s’oppose jamais à elle publiquement et qu’elle intervienne en AG seulement pour la défendre.
Enthoven, sors de ce corps !