J’ai vécu longtemps à l’étranger hors Europe et c’était pour moi toujours un plaisir de rencontrer des Français, avec leurs défauts, des Français dans la débrouille en général, tout frais arrivés. Je râlais pas mal aussi, mais en privé, le pays en question ne soutenant pas la comparaison avec la France d’alors.
Les Français, depuis 50 ans plutôt malmenés, ont un humour à eux, une langue à eux, sont souvent prêts à explorer leur environnement, n’ont pas peur de travailler s’ils entreprennent, et eux aussi sont observateurs, n’en pensant pas moins.
Ils sont en général près de leurs sous, c’est l’atavisme paysan.
S’ils vivent bien, ont un certain niveau culturel ou sont franco-français, ils ont la qualité d’être polis.
A. Latsa n’est pas russe, il est français, avec les défauts et qualités d’un type de Français. Il aime la Russie urbaine, qui ressemble un peu à la France des années soixante. C’est bien naturel. Et aussi parce que lui aussi est un râleur, et que les râleurs aiment bien les gens stoïques, ceux qui ont vécu un drame structurant leur silence, leur humour ou leur charme.Le stoïque a aussi un certain besoin du râleur (ou observateur critique) qui peut comparer les choses et râler pour lui, le taiseux.
Des Français taiseux, il y en a. Il y en avait beaucoup, même, jadis.
Des Français diserts aussi, comme Alexandre.
Quand je vivais à l’étranger, ceux qui vivaient bien restaient entre eux, évitant de fréquenter les aventureux (pas riches). Les Français bien installés, souvent fonctionnaires, sont comme ça.
Les nouveaux expatriés sont les Français vivant en France "périphérique". Ils sont en quelque sorte expulsés de leur patrie.