Les Chroniques de Youssef Hindi #39 – L’écologisme : une religion sacrificielle ?
16 octobre 23:27, par PalumbusLe christianisme a beau avoir aboli le sacrifice humain, il a initié l’idéal de mortification qui au fond revient au sacrifice de soi. Or si du point de vue des élites l’écologisme correspond effectivement à un sacrifice archaïque d’autrui (en l’occurrence du bétail humain), pour le petit citoyen, en bon chrétien sécularisé qu’il est, il s’agit avant tout du renoncement à un certain confort dans une démarche moraliste plus ou moins ostentatoire, autrement dit de mortification. Il en va exactement de même pour le reste : covidisme, immigrationisme, féminisme, etc. Toutes ces belles âmes qui acceptent de se faire injecter un produit douteux, de se faire dérouiller par des barbares ou de s’auto-castrer au nom d’un idéal de pureté morale.
Rien de nouveau sous le soleil de la Chrétienté : d’Origène aux Scoptes, en passant par les Adamites, les Cathares & cie on a déjà quasiment tout vu. Accueil de l’Autre, proto-véganisme, antispécisme masochiste (le Parfait ne devait pas se défendre face aux bêtes sauvages), castration douce (nudisme et dérivés) ou littérale (comment ne pas penser aux mutilations LGBT en voyant ces vieilles photographies de Scoptes ?)... D’où la fameuse sortie de Zemmour sur le Christ (« Le Christ c’est la mort »), si mal comprise alors qu’elle correspond à une critique assez traditionnelle du christianisme, particulièrement développée par la Nouvelle Droite (chez Alain De Benoist, Jean Cau...).
On me rétorquera que l’Eglise a toujours combattu ces tendances, ce qui est juste. Mais l’Eglise c’est aussi Rome et l’Ancien Testament, tandis que les chrétiens des premiers siècles et les sectes postérieures se fiaient avant tout au Nouveau Testament.
J’admire le travail de Youssef Hindi mais j’ai toujours constaté un angle mort sur cette question fondamentale, celle du terrain anthropologique si ambivalent que constitue le christianisme sécularisé, dont l’Espagne présente probablement le meilleur exemple : championne de la cause palestinienne... mais aussi championne de l’écologisme, du féminisme, du nudisme, du LGBT et du covidisme. Je me permets de suggérer la lecture du récent Dominion : How the Christian Revolution Remade the World de Tom Holland, bonne introduction au sujet.