Face à l’urgence, Étienne Chouard, de plus en plus combatif
25 octobre 12:36, par MivilleÉtienne Chouard n’évolue pas. Le tirage au sort comme alternative à l’élection, c’est intéressant, notamment pour tenter de faire face à la mainmise des politiciens de carrière qui ne sont experts qu’à séduire le noyau le plus médiocre de la masse. Mais est-ce un moyen souverain de débloquer une situation ou de faire face au mondialisme ? Je ne le pense pas tant que cela.
Chouard revient avec son sempiternel exemple de l’Athènes antique, qui pour lui reste une lumière inégalée qui ferait fuir les puissants et les mal intentionnés comme des cloportes. Non, non et non. L’Athènes antique était le règne des 3% (ou moins : la part est toujours revisée à la baisse par les archéologues) qui se tenaient pour les propriétaires et non les mandataires de la cité. Tout d’abord il manque à Chouard de comprendre qu’Athènes manquait singulièrement du sens de ce qu’on appelle le bien public, de la res publica au sens large, de l’idéal du magistrat qui ne s’empare pas du bien public à des fins privées quand il le voit à sa portée, et qui se préoccupe du monde meilleur à laisser à ses descendants. Ce genre de préoccupation, dans l’Athènes des temps classiques, soulevait au mieux des sarcasmes.
Chouard se méprend sur le mot démocratie chez les anciens Athéniens. Le mot dêmos est le déverbal du verbe daiomai, daiesthai, qui signifie sélectionner, trier, répartir, discriminer, mettre à part. La traduction en langue contemporaine serait non pas peuple mais "parti" (au sens des régimes à parti unique), ou encore classe (au sens des kaloi k’agathoi, soit des "belle apparence, bonne classe" ou mieux encore BCBG) soit encore la caste comme on dit en France. Pour un peuple qui se pense élu et dont la terre promise par son ou ses dieux c’est toute la terre c’est idéal.
Dans la pratique les valeurs fondamentales de l’ancienne Athènes, c’étaient 1) le fatalisme, le culte de l’anankê : dans les débats publics il s’agissait de deviner non ce qui était meilleur pour tous mais ce que les dieux (donc les réseaux de pouvoir occulte) voulaient. 2) le mépris préalable des travailleurs, et plus encore des créateurs valorisant leur contribution productive active (y compris même les poètes), au profit des pragmatiques, des petits malins. 3) l’intolérance totale et mortelle envers les libres penseurs qui osaient contredire la "doxa", l’opinion établie au sein de la majorité des votants. 4) le postulat de la supériorité des rapports sexuels mentor-éphèbe sur l’hétérosexualité commune

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