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Drieu la Rochelle – Mériter un chef

Extrait de Socialisme fasciste, janvier 1934

C’est au moment où les hommes se sentent le plus faibles et le plus désemparés qu’ils réclament un chef : cette circonstance fâcheuse devrait faire réfléchir les meilleurs sur les caractères possiblement désastreux de ce geste qui consiste, étant homme, à s’abandonner à un autre homme. Car il s’agit souvent là d’abandon. Ne pouvant plus se gouverner soi-même, on se démet en faveur de quelqu’un d’autre de cette tâche virile.

 

Mais pourquoi cet autre en serait-il moralement plus capable que vous ou moi ? N’est-il pas né dans le même temps que nous ? N’a-t-il pas participé des mêmes déplorables conditions dont nous souffrons ? Pourquoi serait-il meilleur que nous qui nous sentons si mauvais ?

Un grand homme – un homme supérieur par l’intelligence ou la volonté – n’est jamais moralement plus grand que son époque, il ne peut que faire la somme des forces et des faiblesses morales de son époque.

Voilà comment parle la raison. Mais il ne s’agit ici pas de raison, il s’agit de foi. L’humanité est éternellement balancée entre ces deux mouvements de la foi et de la raison.

Certes, l’idolâtrie des grands hommes au dix-neuvième siècle n’a pas dominé dans l’esprit des élites politiques qui nourrissaient des idées constitutionnelles, c’est-à-dire des idées d’équilibre raisonnable entre les nécessités de l’autorité et de la liberté. Mais qui ne voit qu’il en était ainsi dans les élites bourgeoises qui menaient la barque, ou qui n’étaient pas loin du gouvernail, il n’en était pas de même chez beaucoup d’intellectuels et dans les masses.

Les masses sont toujours prêtes à s’abandonner à des dieux vivants. Il n’y a que les élites plus ou moins aristocratiques pour se méfier de ces dieux qu’elles approchent de trop près pour y croire. Les intellectuels se montrent aussi souvent féminins et hystériques que les masses.

C’est ainsi que tout le long du dix-neuvième siècle nous voyons grandir l’apologie romantique, de plus en plus frénétique, des grands hommes.

Les romantiques ont commencé avec Napoléon. Chateaubriand, Benjamin Constant, Byron, Hugo et Stendhal ont été possédés d’une envie démoniaque devant cette figure qu’ils ont contribué à grossir démesurément. Vigny, là comme ailleurs, s’est montré plus fin, plus profond, plus prudent.

Cela a repris de plus belle à la fin du siècle, dans cette époque symboliste qui a subtilisé et exacerbé la plupart des thèmes romantiques. Et l’orgie de grandiloquence a continué jusqu’à nos jours. Barrès, Nietzsche ont déliré sur ce chapitre – et Suarès. On peut voir aujourd’hui que presque tous les esprits étaient contaminés au début du siècle par cette rêverie irréfléchie et furibonde sur les mérites mystiques de l’un au-dessus de tous. La meilleure preuve en est que l’idolâtrie pour le grand homme s’est réalisée de notre temps dans le monde marxiste, sur Lénine. Ce monde marxiste, qui se prétendait voué au rationalisme, s’est prêté avec une facilité déconcertante au penchant de l’âme populaire.

Certes, les marxistes de bonne souche mettent dans leur amour fraternel pour Lénine quelque chose d’humain et de raisonnable, mais les foules ne leur ont pas emboîté le pas de façon aussi mesurée. Il me paraît en tout cas indubitable que l’exemple de Moscou a déchaîné sur l’Europe une vague de monomanie dictatoriale. Là, comme sur tant d’autres points, le fascisme de Rome ou de Berlin, de Varsovie ou d’Angora, me semble avoir dérivé du courant venu de Moscou plutôt qu’il n’a réagi contre lui.

Quoi qu’il en soit, à regarder de plus près, on voit qu’il y a une énorme distance entre la conception du grand homme telle qu’elle s’exerce en Russie, aux États-Unis et dans la plus grande partie de l’Europe, et celle qui se décèle chez certains de nos gens à Paris aujourd’hui. Nous entendons en ce moment beaucoup de têtes folles dire qu’il faut un homme. « Ah ! si nous avions un homme… », etc. Mais c’est dans de pareilles têtes une conception paresseuse et catastrophique, qui n’est point du tout dans l’esprit d’activité virile du bolchevisme et du fascisme.

Le fascisme ne sort pas de la dictature, c’est la dictature qui sort du fascisme. Le fascisme n’est pas sorti du cerveau de Mussolini comme Minerve du front de Jupiter. Il y a eu en Italie tout le mouvement, tout l’effort d’une génération qui a cherché et trouvé le fascisme, et qui en même temps ou ensuite s’est cherchée et trouvée dans Mussolini. Un individu ne peut rien commencer, il ne peut pas créer de toutes pièces une machine politique : il ne peut que prendre en mains un élan collectif, le serrer et le projeter. Pour un élu, il faut beaucoup d’appelés. Il faut que beaucoup d’hommes cherchent, réfléchissent, agissent, pour qu’ensuite le meilleur d’entre eux, lancé par eux, les relance à son tour.

L’attente dans laquelle on voit beaucoup de Français aujourd’hui est stérile. C’est un signe d’irréflexion et de faiblesse. On n’attend pas un homme. Les hommes doivent travailler, se débrouiller par eux-mêmes : et s’ils s’aident bien, un chef les aidera. Un chef est la récompense d’une suite nombreuse d’efforts individuels. C’est ce qu’on voit à lire l’histoire, non pas seulement de Mussolini, mais de Hitler, de Lénine, de Staline, de Kémal.

En France, tout est gâté par le souvenir de Napoléon, par l’image légendaire, tout à fait fausse et absurde que nous en avons gardée. Napoléon ne se serait jamais exalté au-dessus des autres s’il n’avait bénéficié de l’énorme travail accompli par cent, deux cents hommes d’énergie et de dévouement qui formaient la génération jacobine, la plus forte génération qu’ait produite la France, sans doute avec la génération de 1660 et une ou deux générations du XIIe siècle qui ont fait à peu près en même temps les croisades, les cathédrales, la scolastique et les chansons de geste.

De même, Mussolini a bénéficié de tout l’effort produit par le renouveau syndicaliste de Sorel et Labriola au sein du socialisme d’une part, par le groupe des intellectuels nationalistes d’autre part. Avant d’être dictateur, Mussolini a été longtemps l’un des chefs du parti socialiste. Hitler a mis deux ans à percer, entre vingt autres chefs, vingt autres pionniers. Lénine était au sein d’une pléiade nombreuse et brillante où il avait trois ou quatre émules dont l’un a pu prendre honorablement sa place.

En France, le mouvement de réflexion, de dissociation des idées, d’examen sévère et souple des valeurs commence à peine à s’amorcer, qui pourra un jour se couronner en la personne d’un chef.

Un chef est une récompense pour des hommes d’audace et de volonté. Nous sommes loin du compte. Il faudrait, pour susciter ces hommes, d’abord rompre définitivement avec tous les vieux partis où règne une hiérarchie fondée sur un principe intellectuel tout à fait périmé, sur la révérence académique. La pensée et l’action doivent être conjuguées dans les mêmes hommes et non point séparées entre des intellectuels d’opposition et des praticiens de gouvernement, entre Maurras et Blum d’une part, on ne sait quel Doumergue de l’autre.

Pierre Drieu la Rochelle

 

Drieu

 






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18 Commentaires

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  • #3568113
    Le 14 octobre à 13:39 par al Aqsa
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    Quand tu lis Drieu La Rochelle ou Brasilliach, tu comprends la bêtise de traiter l’autre, l’enculé, celui qui te déplais, de fasciste, de nazi. Tu comprends la limite intellectuelle de l’utilisateur de ces mots dans ce contexte.

     

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  • #3568118
    Le 14 octobre à 13:47 par Brunrouge
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    "C’est au moment où les hommes se sentent le plus faibles et le plus désemparés qu’ils réclament un chef :"

    Acception totalement fausse. La reconnaissance d’un chef. Du loup dirigeant la horde. C’est de la tradition, de la culture, une organisation sociale. C’est l’inverse d’un démocrate frileux qui se vaccine quatre fois. D’un faux rebelle qui ne va pas voter, par suffisance et pour suivre les codes d’ un certain snobisme. D’un quelconque qui qualifie l’autorité de dictature.

     

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  • #3568128
    Le 14 octobre à 14:05 par Vieille Taupe
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    Le Socialisme fasciste, c’est toute la merde du Capital avec des tambours, des drapeaux et des villages de vacances...

     

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  • #3568138
    Le 14 octobre à 14:28 par anonymous19
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    "des idées constitutionnelles, c’est-à-dire des idées d’équilibre raisonnable entre les nécessités de l’autorité et de la liberté"

    Sauf que déjà à cette époque, l’alliance de la banque et du socialisme a déjà produit la Réserve Fédérale, FD Roosevelt, Trotsky, Stavisky, etc.
    La banque a besoin du socialisme pour créer de la dette.
    Les intellectuels ont besoin du socialisme parce que dans une économie de marché, ils seraient payés à leur juste prix.
    Les ouvriers ont besoin d’un bouc-émissaire pour justifier leur condition et exprimer leur envie.
    D’où la destruction de la classe moyenne.
    D’où l’impossibilité de maintenir un ordre constitutionnel tel les grecs anciens ou les premiers américains qui étaient des propriétaires.
    D’où la situation actuelle, mélange de néolibéralisme (contraire de libéralisme), bureaucratie socialiste et autoritarisme (corollaire du socialisme car la coercition est nécessaire pour transférer la richesse des travailleurs vers la bureaucratie et le service de la dette).

     

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    • #3568195
      Le 14 octobre à 17:51 par Sturmgehwer-Kalachnikova
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      Tout mon respect mais pas certain que tu comprennes le mot de socialisme qui effectivement n’est pas simple, ni très clair. Socialisme du national socialisme. Socialisme du communisme. Socialisme de Mitterrand. Socialisme du PS de 2025, roue de secours de Macron/Edouard Philippe.

       
    • #3568208
      Le 14 octobre à 18:26 par Ravenne 55
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      Faux socialisme , faux libéralisme , fausse droite , faux PC , faux PS , faux nationalisme . . . : tout est faux . Comme vous le dite : regarder qui bénéficie du transfert des richesses , " le sérieux " comme dit A . Soral , chose dangereuse et à étouffer sous le spectacle .

       
    • #3568218
      Le 14 octobre à 19:36 par Domino
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      Votre commentaire me fait penser à cette phrase de Pierre de Villemarest : « le fascisme est l’enfant des noces entre le socialisme et la soumission à la Banque. »

       
    • #3568222
      Le 14 octobre à 19:45 par Johnpit
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      Au contraire, il a très bien compris !

       
    • #3568251
      Le 14 octobre à 22:53 par anonymous19
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      @Sturmgehwer-Kalachnikova

      Le socialisme, c’est l’idée la justice social, c’est-à-dire corriger et sanctionner une injustice : les hommes ne sont pas égaux. Ils ne le sont ni dans leur potentiel, ni dans leur réussite.
      Le socialisme consiste à utiliser la force pour corriger cette injustice en sanctionnant ceux qui réussissent (par chance ou par l’effort), et en récompensant ceux qui échouent et les serviles (bureaucrates).
      Le socialisme, c’est le refus de la réalité.
      Le socialisme, c’est la manipulation du sentiment d’envie (d’injustice) des pauvres par des prêtres pour conquérir le pouvoir.
      Le socialisme, c’est la consommation des semences pour rester au pouvoir un hiver de plus.

      Et le pire, le socialisme, c’est la négation de la charité. C’est-à-dire de l’humanité.

       
    • #3568450
      Le 15 octobre à 16:02 par Yankee98
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      @anonymous19

      L’utilité de la Sécurité Sociale démonte tout ton pavé.

      Les soins hospitaliers de longues durées (deux jambes cassées dans un accident, cancers etc.) coûtent tellement chers que même des gens aisés voire très aisées voire riches s’y ruineraient.

      Vouloir un minimum de partage pour le bien de tous dans une civilisation n’est pas être de gauche, mais être logique.

      Et je suis royaliste, donc bien plus à droite que ceux qui se prétendent à droite...

       
    • #3568511
      Le 16 octobre à 00:05 par anonymous19
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      @Yankee98

      La Sécurité Sociale n’est rien d’autre que l’institutionnalisation d’une assurance ou mutuelle. Ce n’est pas de la redistribution, c’est un monopole bureaucratique.

      "Vouloir un minimum de partage"
      Je ne traite pas du partage, mais de la méthode.
      L’Etat nounou n’a même pas 100 ans. Comment croyez-vous que cela se passait avant ?
      En France, les royalistes sont chrétiens. Le socialisme, c’est dire que la charité, la compassion, l’humanité n’existe pas. Seule la force peut permettre "un minimum de partage".

      Les gens payent de plus en plus d’impôts au nom "d’un minimum de partage".
      Le gouvernement prend par la force 57% de la consommation nationale. Et pourtant, il n’y a jamais eu autant de gens à la rue.
      Et quand vous enjambez le SDF blotti devant votre entrée, vous vous dîtes qu’avec tous les impôts que vous payez, c’est à l’Etat de s’en occuper.

       
    • #3569424
      Le 20 octobre à 03:55 par anonyme
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      La sécu ! 50 ans de gouffre financier, de ruine du système de santé et il y encore des benêts qui y sont trézatachés !

       
  • #3568170
    Le 14 octobre à 15:59 par francky
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    On a l’impression de lire du Alain Soral ...
    On comprend à travers ce texte combien il fait au pouvoir, au vrai pouvoir ...
    Bravo à lui !!!

     

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  • #3568174
    Le 14 octobre à 16:19 par Louise
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    Napoléon ne se serait jamais exalté au-dessus des autres s’il n’avait bénéficié de l’énorme travail accompli par cent, deux cents hommes d’énergie et de dévouement qui formaient la génération jacobine, la plus forte génération qu’ait produite la France, sans doute avec la génération de 1660 et une ou deux générations du XIIe siècle qui ont fait à peu près en même temps les croisades, les cathédrales, la scolastique et les chansons de geste.




    C’est vrai même au plan militaire, avec le système Gribauval inventé par le général de Gribeauval (1715-1789) qui a produisit l’artillerie dont a hérité Napoléon, c’est vrai avec le lieutenant-général de Bourcel (1700-1780) qui a théorisé la dispersion et concentration des masses, c’est vrai avec le maréchal de camp de Guibert (1743-1790) qui a créé le système divisionnaire d’où est directement issu le corps d’armée napoléonien.

    En fait, la France avait toute l’avance stratégique pour dominer militairement le XIXe siècle et pas seulement ses premières années. Napoléon n’aura fait que consumer l’avance française dans une flambée de violence tragiquement épuisée dès le 22 juin 1815.

     

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    • #3568224
      Le 14 octobre à 19:49 par Raoul
      Drieu la Rochelle – Mériter un chef

      Précision :

      Je me suis mal exprimée, je veux dire que c’est vrai que Napoléon ne se serait jamais exalté tout seul au-dessus des autres, mais pas à cause des Jacobins, à cause de tout le travail réalisé pendant le XVIIIe siècle sous la monarchie. Je pense qu’il a hérité et qu’il a dilapidé l’héritage aidé par une bande de soudards révolutionnaires dont l’idéologie de destruction triomphe aujourd’hui avec la maçonnerie, le sionisme, l’anticléricalisme, la haine de la France, la sodomie, la pédophilie, le féminisme, le lesbianisme, la corruption, le libéralisme, l’endettement, la censure, l’avortement, la destruction pure et simple du peuple français.

       
  • #3568327
    Le 15 octobre à 07:53 par Paul
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    Oui, je suis assez d’accord. Les gens ont besoin d’une autorité pour les guider, comme les enfants ont besoin de papa et de maman, pour leur tracer la route à suivre, définir ou sont les limites, les encourager à l’effort.
    En l’absence de spiritualité, les gens s’abandonnent à une autorité qui promet monts et merveilles, et qui ne fait que les manipuler en réalité.
    Je crois qu’il n’y a rien à attendre des dirigeants politiques, quelle que soit leur affiliation.
    Si tu as la foi, tu as tout le code à suivre, et tu sais que tu n’es pas manipulé par un sal***** qui est en train de te trahir et te faire les poches.
    En l’absence de foi, si tu ne crois pas à une solution politique, ou si tu as des politiques mous à la hollande/macron, bah tu ne sais pas ou tu vas, tu fait nimp comme les gauchistes, un anneau dans le nez, des cheveux bleus, tu te deguises en chat en public, etc...

    Quel visionnaire avec sa citation en fin d’article !

     

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  • #3568366
    Le 15 octobre à 10:03 par Sev
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    Totalement d’actualité !

    Le terreau d’un Grand Homme c’est le microbiote engendré par le peuple. Mais si les micros cellules qui fabriquent ce terreau sont dégénérées par l’intoxication idéologique sociétale et ses dérives mortifères, alors ne surgira à terme qu’un dingue...

    Les hommes politiques qui ont émergés à partir de Mitterrand, sont tous des petits hommes parce qu’ils tous rompu précisément le lien viscéral qu’ils devaient entretenir avec le peuple-terreau.

    Notre époque est très malade, comme nos sols, notre eau et notre air. Il ne peut rien sortir de grand ni de vitalisé d’un tel environnement et c’est bien toute la différence d’avec l’époque de Drieu.

    Les français ont ce fâcheux défaut d’attendre l’émergence d’un sauveur, certains n’évoquent pas l’anti ou l’anté christ pour rien ! Ils oscillent entre ce "nouveau christ" et un homme de poigne susceptible de remettre de l’ordre et de la grandeur au pays.

    Mais notre société est arrivée en fin de cycle, que cela nous plaise ou non. Nous rêvons d’un rebond, d’un renouveau, d’un sursaut et c’est humainement normal. On nous demande de la fermer et de disparaitre avec discrétion. Il est plutôt sain de tout tenter pour nous redresser. Reste que l’état psychique collectif devra d’abord être revivifié, soigné et désinfecté pour que le Grand Homme surgisse.

     

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  • #3568689
    Le 16 octobre à 16:12 par chip
    Drieu la Rochelle – Mériter un chef

    "Or, cette relation stable et normale entre les hommes, que l’on appelle « commandement », ne se base jamais sur la force. Au contraire, c’est parce qu’un homme ou un groupe d’hommes exercent le commandement, qu’ils en viennent à disposer de cet appareil, de cette machine sociale que l’on nomme « la force » [...] Napoléon a dirigé contre l’Espagne une agression, et il l’a soutenue quelque temps. Mais il n’a pas vraiment commandé en Espagne ; pas un seul jour. Et cependant il avait la force, ou plus justement il n’avait pour lui que la force. Il convient de distinguer entre un fait ou processus d’agression et une situation de commandement. Le commandement est l’exercice normal de l’autorité. Cet exercice de l’autorité a pour fondement l’opinion publique ; et cela depuis toujours ; aujourd’hui comme il y a mille ans, chez les Anglais comme chez les Botocudos. Jamais personne n’a commandé sur la terre en puisant l’aliment essentiel de son commandement ailleurs que dans l’opinion publique."
    Ortega y Gasset, La révolte des masses, 1929
    Le combat est métapolitique. Le combat sera long, très long, mais il faut le mener. Il faut gagner les faiseurs d’opinion. Vous comprenez pourquoi Kirk a été assassiné.

     

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