Il existe une phrase énigmatique de Guénon sur l’Antéchrist et les juifs. C’est dans un commentaire qu’il fit à propos du livre de Marcel Bulard : Le Scorpion, symbole du peuple juif dans l’art religieux des XIVe, XVe, XVIe siècles.
Marcel Bulard avait fait une étude détaillée des peintures d’une chapelle en Savoie. C’est sur les peintures de cette chapelle qu’il observa une association curieuse entre le scorpion et la synagogue, car les peintures décrivaient le scorpion comme un symbole de la « synagogue personnifiée ». À la suite de cela, Bulard se mit à chercher la signification de ce symbole.
« Quant à l’interprétation de ce symbole [le scorpion], l’auteur, s’appuyant sur les "bestiaires", ainsi que sur la poésie dramatique de la fin du Moyen Âge, montre qu’il signifie surtout fausseté et perfidie ; il remarque d’ailleurs, ce qui est tout à fait juste, que, à l’époque dont il s’agit, le symbolisme, de "dogmatique" qu’il était précédemment, était devenu principalement "moral", ce qui revient en somme à dire qu’il était bien près de dégénérer en simple "allégorie", conséquence directe et inévitable de l’affaiblissement de l’esprit traditionnel. »
Guénon explique alors qu’en astrologie le scorpion est un symbole de mort, et il s’étend sur le rapport entre les juifs et la dialectique, avant de nous parler d’« une tradition » bien mystérieuse sur l’Antéchrist.
Quoi qu’il en soit, nous pensons cependant que, originairement tout au moins, il a dû y avoir là autre chose encore, peut-être une allusion au signe zodiacal du Scorpion, auquel est attachée l’idée de la mort ; nous pouvons d’ailleurs noter à ce propos que, sans une telle allusion, le passage même de l’Évangile où le scorpion est mis en opposition avec l’œuf (Saint Luc, XI, 11–12) demeure parfaitement incompréhensible. Un autre point intéressant et énigmatique est l’attribution de symboles communs, notamment le scorpion et le basilic, à la Synagogue et à la Dialectique ; ici, les explications envisagées, telles que la réputation d’habileté dialectique qu’avaient les Juifs, nous paraissent vraiment bien insuffisantes pour rendre compte d’une telle association ; et nous ne pouvons nous empêcher de penser à une tradition d’après laquelle les œuvres d’Aristote, considéré comme le maître de la Dialectique, renfermeraient un sens caché qui ne pourra être pénétré et appliqué que par l’Antéchrist, lequel, d’autre part, est dit devoir être de descendance juive ; ne semble-t-il pas qu’il pourrait y avoir quelque chose à chercher de ce côté ?
Cette tradition doit être islamique, car c’est dans l’islam qu’on dit que l’Antéchrist est « de descendance juive », quoiqu’on trouve quelque chose de similaire dans la Bible :
« Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Messie ? Celui-là est l’antéchrist, qui nie le Père et le Fils. » (1 Jean 2:22)
Il n’y a qu’un seul peuple qui « nie que Jésus est le Messie », et c’est le peuple juif.
Pour ce qui est de ce « sens caché », nous avouons ne pas savoir de quoi il s’agit. Nous nous demandons si cela n’aurait pas quelque rapport avec l’émotion ou l’empathie, car lorsqu’on présente la rhétorique d’Aristote, on la représente par un triangle ayant à chacun de ses côté : (1) la raison (c’est-à-dire la logique du discours), (2) la crédibilité (de l’orateur) et (3) l’empathie (c’est-à-dire la capacité de l’orateur à produire un effet de sympathie chez ses auditeurs). Or si on s’intéresse au discours médiatique, il n’est que trop évident que c’est cette dernière, l’empathie (ou l’émotion), qui est généralement employée. Il suffit de penser à la crise du Covid-19 et à la manière dont on répétait le nombre de morts chaque soir afin de générer un sentiment de peur généralisée. Mais nous devons minimiser la portée de nos propos, car le discours médiatique n’est pas purement irrationnel, puisqu’il fonctionne aussi par omissions et mensonges, ce qui produit des fausses connexions logiques chez les auditeurs (c’est-à-dire que le problème n’est pas la logique du discours, mais les nombreuses omissions qui font que le public ne peut comprendre exactement ce qu’il se passe). Néanmoins, on peut se demander si le discours mensonger serait aussi efficace devant un public complètement insensible et purement rationnel : par exemple, devant la quantité de contradictions sur la guerre en Ukraine (l’économie russe dont on prédisait la destruction) et en Israël (la légitime défense qui s’avère être un génocide), est-ce que des individus moins émotionnels auraient réagi de la même manière que les Français actuels ? On notera, par ailleurs, que le discours émotionnel fonctionne surtout sur les femmes, qui sont des êtres émotionnels (les hommes étant des êtres de volonté), c’est pourquoi, lorsqu’on veut séduire une femme, il faut lui faire éprouver des émotions agréables – c’est d’ailleurs cela, en partie, l’histoire du serpent-Lucifer dans la Bible (voir le commentaire de Philon d’Alexandrie sur la Genèse). Cela est dû à la constitution psychique de la femme, dans laquelle l’émotion est le facteur déterminant.
L’Antéchrist et l’inversion
Il existe un rapport entre l’Antéchrist et « l’inversion », qui est une des caractéristiques principales de l’Antéchrist. C’est précisément pour cette raison qu’Israël présente systématiquement les événements à l’inverse de ce qu’ils sont : ils disent qu’ils se défendent, quand bien même ils attaquent ; ils se disent victimes d’injustices, alors que ce sont eux qui commettent l’injustice ; ils prétendent que les Iraniens voudraient posséder la bombe nucléaire, alors que ce sont eux qui la possèdent officieusement ; et sous prétexte d’éviter un génocide potentiel, ils commettent un génocide réel. C’est là un fait brut : lorsqu’on analyse la dialectique israélienne, on s’aperçoit que l’inversion en est une des caractéristiques les plus saillantes, chose qui ne concerne pas seulement le discours médiatique, puisque c’est le sionisme lui-même qui est pénétré de cette inversion. Il suffit de penser à tous les événements, comme le 11 Septembre, où l’on a constamment présenté les Israéliens (qui furent probablement ceux qui organisèrent la chose) comme des brebis entourées de loups islamo-djihadistes. Le terme terroriste lui-même (qui fut associé aux musulmans) est significatif à ce propos, puisqu’il a fallu qu’Israël crée ledit « terrorisme islamique » pour ensuite se présenter comme le défenseur de la « démocratie ».
Parole de Dieu et parole médiatique
Il existe un lien indéniable entre l’Antéchrist et les médias. Comme le disait Yahia Gouasmi avant sa mort, si le Christ est la Parole, l’Antéchrist est nécessairement une Fausse Parole. C’est cela qui explique que, très vite dans les temps modernes, on ait éprouvé le besoin de contrôler les médias. Même si Gouasmi n’évoqua pas la question du qui contrôle les médias, il est évident qu’il pensait aux juifs. L’Évangile est la Parole de Dieu, et la Parole de Dieu est éternelle. C’est pourquoi on a créé les médias en diffusion continue : afin de mimer cette éternité de l’Évangile par une fausse imitation. La religion des laïcs, c’est les médias. C’est au rythme de l’actualité-médiatique que le monde vit maintenant. On rappellera que, théologiquement, la Parole est liée à la création et que le monde a non seulement été créé (une fois pour toute) par le Verbe, mais que c’est chaque jour qu’il est re-créé par la Parole de manière continue (il s’agit d’une création perpétuelle). Or c’est précisément de cette manière, à travers la manipulation permanente de la parole par les médias, qu’on fabrique tous les jours une nouvelle réalité dans laquelle les gentils deviennent les méchants et où les bourreaux sont transformés en victimes, alors que les véritables victimes souffrent le martyre à l’image du peuple palestinien.
À nos lecteurs : avez-vous une idée de ce sens caché, dans les livres d’Aristote, dont parle Guénon ? Je lirai vos commentaires.