Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Christianisation et dépaganisation de l’Empire romain (Partie I)

Sous mon article « The Satanic False Flag » paru sur unz.com, un commentateur me reproche de ne pas avoir compris que « le christianisme s’est répandu par adoption volontaire » et que cette « adoption volontaire » prouve la supériorité du christianisme, qui constitue « une bien meilleure compréhension de la transcendance par rapport à d’autres croyances ». En conclusion, « le rejet du Christ est une folie et ne peut pas améliorer la situation dans laquelle se trouve l’Occident ».

 

Ce sont des points importants à discuter. En ce qui concerne la dernière affirmation, ma position est qu’il est vital, non seulement pour l’amélioration, mais pour la survie de la civilisation occidentale d’aller au fond de la question juive, et le fond de la question juive est le dieu juif (le dieu d’Israël qui prétend être Dieu qui prétend avoir choisi les juifs). Nous ne pouvons donc pas faire l’économie d’une critique du christianisme et de la chrétienté. La question chrétienne est tout simplement l’autre face de la question juive : c’est la question de la vulnérabilité de la chrétienté au pouvoir juif, et c’est aussi la question de la contribution du christianisme au pouvoir juif.

Cependant, une critique du christianisme ne signifie pas « le rejet du Christ ». Cela peut signifier au contraire la libération du Christ.

J’insiste : je ne confonds pas le Christ et le christianisme. En fait, mon sujet n’est même pas le christianisme en tant que tel : c’est le processus par lequel un certain christianisme est devenu la religion obligatoire et exclusive de tous les Européens, et les conséquences à long terme de ce processus.

Je ne cherche pas à déranger qui que ce soit dans sa foi ancestrale. Ce qui m’importe, c’est de comprendre la civilisation à laquelle j’appartiens, comment elle en est arrivée à ce niveau de judaïsation et de corruption morale, et ce que l’on peut faire pour y remédier.

Le christianisme est la religion institutionnelle formalisée pour la première fois sous Constantin le Grand (Concile de Nicée, 325). Est-il vital pour la civilisation occidentale ? J’en doute, et j’ai expliqué pourquoi dans « Sommes-nous grecs ou sommes-nous juifs ? La Renaissance ou la naissance de l’Europe » : la grandeur de la civilisation occidentale, dans les domaines de la science, de la philosophie, de l’art et de la politique, découle principalement de sa racine helléno-romaine.

La conception chrétienne de la transcendance est-elle supérieure à celle des autres religions ? Je ne le pense pas, et j’ai défendu ce point de vue dans « L’arbre philosophal et le dieu jaloux ». Je vais continuer à creuser ces questions essentielles.

Dans le présent article et les suivants, je réfuterai la théorie selon laquelle « le christianisme s’est répandu par adoption volontaire ». Je montrerai que, depuis l’époque de Constantin le Grand, alors que les chrétiens ne représentaient pas plus de deux pour cent de la population impériale totale [1], le christianisme a été imposé aux Romains et aux Barbares par la propagande, l’intimidation, la pression politique et fiscale, la persécution judiciaire, les conquêtes militaires, les massacres, le pillage et la destruction des temples, et d’autres formes de terrorisme d’État. La question de savoir si cela a été pour le bien des Européens et de l’humanité est une autre question, que je réserve pour plus tard.

Cet article est le premier d’une série qui comprendra une douzaine ou plus d’articles traitant de la christianisation de l’Europe, un processus qui doit être décomposé en plusieurs étapes : la propagation précoce du christianisme, la conversion de Constantin (et de ses fils), la conversion de l’aristocratie et de la bureaucratie romaines, la conversion des communautés paysannes, et la conversion des barbares. Je traiterai ces sujets dans un ordre différent. J’aborderai également des questions telles que : Qu’est-ce que le « paganisme » (De quoi les Romains ont-ils été convertis) ? Le christianisme a-t-il contribué à la chute de Rome (comme le suggère Edward Gibbon) ? Le christianisme a-t-il été bénéfique pour les Juifs ? Le christianisme a-t-il favorisé l’unité ou la division de l’Europe ? Dans quelle mesure le catholicisme des campagnes prémodernes était-il « païen » ? Jésus peut-il nous aider, et quel Jésus ? Au gré de l’inspiration, je réfléchirai à l’influence du christianisme sur les conceptions européennes de la vérité, de l’individu, de l’humanité, de la judéité, de la race, du sexe, de la filiation, de la vengeance, de la maternité, etc.

Christianisation et dépaganisation

L’idée que la christianisation a été un processus pacifique (parce que le christianisme est une religion pacifique) est, bien sûr, la thèse des historiens ecclésiastiques, à commencer par le conseiller de Constantin, Eusèbe de Césarée, qui admet n’avoir écrit que ce qu’il jugeait « utile » (vous n’apprendrez pas de lui que Constantin a assassiné son beau-père, sa femme et son fils) [2]. Comme les historiens ont peu d’autres sources écrites primaires, ils ont eu tendance à répéter ce qui s’apparente à de l’apologétique ou à de la propagande chrétienne. En fait, jusqu’au XIXe siècle, les historiens séculiers préféraient laisser le sujet de la christianisation aux « historiens de l’Église », qui étaient, à quelques exceptions près, des théologiens formés dans les séminaires. Une histoire plus objective de la christianisation a commencé à la fin du XIXe siècle (notamment avec Ernest Renan en France [3]), mais ce n’est que depuis la seconde moitié du XXe siècle que des historiens rigoureux nous donnent une image fiable, grâce à une approche plus critique des sources chrétiennes, à une plus grande attention portée aux rares sources païennes, à une meilleure prise en compte des facteurs politiques, économiques et même militaires, et aux nouveaux apports de l’archéologie et de l’épigraphie.

Même un historien plutôt conservateur et favorable au christianisme comme Richard Fletcher, qui, dans The Conversion of Europe, prétend expliquer le « processus de l’acceptation du christianisme », doit commencer par évoquer l’importance décisive du soutien impérial dans cette « acceptation » :

« Constantin n’a pas fait du christianisme la religion officielle de l’Empire romain, bien que cela soit souvent dit de lui. Il a simplement fait de l’Église chrétienne le bénéficiaire privilégié des ressources quasi illimitées de la faveur impériale. Une nouvelle et gigantesque église Saint-Pierre fut construite à Rome, sur le modèle des basiliques utilisées pour les salles du trône impérial, comme celle qui subsiste à Trèves. Le siège de Rome reçut d’importantes dotations foncières et l’une des résidences impériales, le palais du Latran, pour loger son évêque et son personnel. Constantinople, fondée en 325, devait être une ville résolument et exclusivement chrétienne, même si elle était embellie par des statues païennes pillées dans les temples des provinces orientales. Jérusalem fut dotée d’une splendide église du Saint-Sépulcre. L’Église chrétienne et son clergé bénéficiaient de privilèges et d’immunités juridiques. L’empereur prit une part active aux affaires ecclésiastiques, convoquait et assistait aux conciles, participait aux débats théologiques, et tentait de régler les querelles et les controverses. » [4]

Le soutien de l’empereur au christianisme s’étend naturellement à la promotion des chrétiens à tous les postes prestigieux et lucratifs de l’administration. Comme l’écrit Ramsay MacMullen dans Christianizing the Roman Empire (A.D. 100-400) :

« Les gens adhéraient à l’Église en partie pour devenir riches, ou en tout cas moins pauvres. C’était un motif supposé par les contemporains. Il n’était pas nécessaire de l’expliquer et il n’y avait pas lieu de s’en vanter. C’est pourquoi les témoignages explicites du type "Je me dis chrétien parce que je n’ai pas les moyens de ne pas l’être" font défaut. Mais l’idée a dû être présente. » [5]

Mais la promotion du christianisme n’était qu’un aspect de l’histoire. La discrimination à l’égard des autres religions en était l’autre facette. La construction et l’ornementation d’églises somptueuses se faisaient aux dépens des temples païens, qui étaient privés de fonds publics, expropriés ou détruits. Diana Bowder écrit dans The Age of Constantine and Julian :

« En 331, l’épuisement du trésor public par les travaux de Constantinople et par son extravagante générosité [envers l’Église] a conduit Constantin à ordonner un inventaire général des biens, et probablement des revenus, des temples païens ; ce fut l’occasion de les dépouiller de leur or et de leur argent et d’objets tels que les portes et les tuiles en bronze. Les empereurs précédents, des païens, avaient mis la main sur les trésors des temples lorsqu’ils en avaient besoin, mais cette fois-ci, il y avait un élément intentionnel de dérision, car le placage en or des images de culte était enlevé, de sorte que les matériaux de rembourrage étaient exposés au mépris public. Les terres appartenant aux temples ont également été confisquées, et les sanctuaires les plus importants ont ainsi perdu une grande partie de leurs moyens de subsistance. Un grand nombre de statues – y compris des statues de culte – emportées pour décorer Constantinople ont probablement été pillées à cette époque. Plusieurs temples importants ont même été fermés. » [6]

Le pillage des temples s’intensifie sous les fils de Constantin, Constance et Constance, encouragés par des chrétiens fanatiques comme Firmicus Maternus : « Enlevez, oui, enlevez calmement, très saints empereurs, les ornements des temples. Laissez le feu des ateliers de monnaie ou le brasier des fonderies les faire fondre, et confisquez toutes les offrandes votives pour votre usage personnel. » (De l’erreur des religions profanes, XI [7])

La ruine physique du paganisme a atteint sa phase finale sous Théodose Ier (379-395). Voici les conclusions de MacMullen dans Christianizing the Roman Empire :

« Précédée par le pillage des temples par Constantin, par des explosions de destruction occasionnelles enregistrées dans les provinces orientales et (attestées archéologiquement) dans les provinces septentrionales, une phase d’attaques physiques nettement plus tranchantes ne peut être perçue qu’à partir de 380. La mission devait être terminée. Les chefs de famille et les propriétaires de grands domaines sont exhortés en chaire à se mettre au travail. Ils doivent utiliser tous les moyens de persuasion : la carotte et le bâton. Des lois visent les lieux de culte non chrétiens, afin d’en réduire l’accès pour les cultes. Et, avec plus d’une longueur d’avance sur toutes les lois, sortis des monastères et des basiliques, sous le regard bienveillant des unités militaires, les zélateurs de la conversion descendent dans la rue ou sillonnent les campagnes, détruisant sans doute plus de trésors architecturaux et artistiques que tous les barbares de passage par la suite. […] Une fois la leçon terminée, moines et évêques, généraux et empereurs avaient chassé l’ennemi de notre champ de vision. Ce que nous ne pouvons plus voir, nous ne pouvons plus le rapporter. C’est donc ici que se termine mon livre. » [8]

Ramsay MacMullen est l’un des meilleurs historiens de la christianisation de l’Empire romain et, outre Christianizing the Roman Empire (A.D. 100-400), je recommande vivement ses deux autres ouvrages majeurs : Paganism in the Roman Empire (A.D. 100-400), et Christianity and Paganism in the Fourth to Eighth Centuries.

Ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est que la conversion au christianisme ne signifiait pas simplement l’acceptation d’une nouvelle religion ; elle signifiait le rejet de toutes les autres pratiques et croyances cultuelles, parce que tous les autres dieux étaient déclarés être des démons sataniques conspirant pour asservir les humains et les conduire en enfer.

Le christianisme, une théorie du complot satanique

Le christianisme avait été interdit par Dioclétien précisément en raison de l’irrespect manifeste des chrétiens envers les protecteurs divins de l’Empire. Lorsque Constantin a inversé cette politique et rendu le christianisme légal (Édit de Milan, 313), il n’a pas rendu les autres cultes illégaux, mais dix ans plus tard, sa « déclaration de tolérance » sonnait déjà moins tolérante : « Que ceux qui sont encore aveuglés par l’erreur soient donc accueillis dans le même degré de paix et de tranquillité que ceux qui croient. » [9] Après Constantin, la politique religieuse impériale s’est de plus en plus concentrée sur l’idée que les temples, les rites et les croyances non chrétiens étaient offensants pour le vrai et seul Dieu, et devaient donc être traités comme un risque pour la sécurité de l’Empire. Plus l’Empire devenait chrétien, plus il devait se montrer destructeur des autres cultes, non pas en vertu de la nature de l’Empire, mais en vertu de la nature du christianisme.

Le christianisme avait appris de la religion d’Israël que tous les dieux autres que le Dieu révélé dans la Bible étaient des démons. Jusqu’à Jésus-Christ, seul le peuple juif connaissait Dieu, qui s’était révélé à Abraham puis à Moïse. Toutes les autres nations ignoraient Dieu, et les dieux qu’elles adoraient étaient en fait des démons qui se faisaient passer pour des dieux – non pas des daimones au sens grec d’« esprits », qui pouvaient être bons ou mauvais, mais des agents du Diable, de Lucifer, du Serpent qui avait trompé Adam et Ève et les avait détournés de Dieu. Comme je l’ai souligné dans « Belzébuth pour les nuls », le grand Dieu des Cananéens a eu l’honneur de devenir le Diable lui-même, sous le nom de Beelzebul ou Belzébuth, bien qu’il n’y ait aucune source indiquant qu’il ait ordonné des génocides ou des massacres de prêtres.

Les missionnaires chrétiens ont dénoncé les dieux du « paganisme » comme étant des crypto-démons. Ils ne prétendaient pas que le Christ les avait détruits – car alors il n’y aurait plus besoin du Christ – mais que le baptême et la messe vous purifieraient et vous protégeraient d’eux. La victoire finale n’interviendrait qu’à la fin des temps, sans cesse repoussée. Entre-temps, les démons habitaient tous les temples, et se logeaient même dans les statues des divinités, qu’il fallait donc exorciser en leur crevant les yeux, en les mutilant et en les marquant de la croix sur le front. Un genre particulier d’histoire de miracles raconte que des démons s’échappent des statues en les faisant exploser en mille morceaux à la simple vue d’une croix (par exemple La Vie de Porphyre de Gaza, 61), mais en général, il fallait l’aide d’un burin et d’un marteau.

Dans leur complot contre les humains, les anges déchus avaient réussi à imiter le salut chrétien avant même qu’il ne soit disponible, grâce à leur prescience démoniaque du plan de Dieu. C’est ainsi que les théologiens répondaient aux païens qui accusaient les chrétiens de plagiat. Par exemple, les similitudes entre le mithraïsme et le christianisme, tant dans leurs mythes que dans leurs sacrements, étaient dues à l’imitatio diabolica de Mithra, selon Tertullien de Carthage. Eusèbe de Césarée a développé cette théorie du complot satanique dans ses Problèmes et solutions de l’Évangile (Quaestio 124, Adversus Paganos) :

« Mais le diable – je veux dire Satan – pour donner quelque autorité à ses tromperies et colorer ses mensonges d’une fausse apparence de vérité, a usé de son pouvoir, qui est réel, pour instituer des mystères païens pendant le premier mois, au cours duquel il sait que doivent être célébrées les saintes cérémonies du Seigneur. Il a ainsi enchaîné leurs âmes dans l’erreur, et cela pour deux raisons : d’abord parce que le mensonge anticipait sur la vérité ; la vérité apparaissait donc comme un mensonge, l’antériorité même créant un préjugé contre elle ; ensuite parce que, dans le premier mois où les Romains observent l’équinoxe comme nous, cette observation s’accompagne pour eux d’une cérémonie dans laquelle ils prétendent obtenir l’expiation par le sang, comme nous l’obtenons par la croix. Grâce à cette ruse, le démon tient donc les païens dans l’erreur ; ils s’imaginent que la vérité, qui est la nôtre, n’est pas la vérité, mais une imitation, forgée par quelque superstition pour leur faire concurrence. "Car il est impossible, affirment-ils, de tenir pour vraie une invention qui vient après coup." » [10]

En conclusion, il faut comprendre qu’il est dans la nature même du christianisme de lutter à mort contre les autres cultes, et dès que Constantin a apporté son soutien au christianisme, il a enclenché le processus qui ne pouvait que conduire à la défaite et à la mort du paganisme. À l’époque, être chrétien signifie être un soldat du Christ, engagé dans une guerre d’extermination contre les dieux. Construire l’Église, c’est détruire les temples. « C’est ce résultat, la destruction, que les non-chrétiens de l’époque percevaient comme spécifiquement chrétien, écrit MacMullen, et c’est ce résultat qui, à son tour, a donné un sens si grave, du point de vue païen comme du point de vue chrétien, aux vagues successives de persécution. Ce furent autant de vagues de désespoir. » [11]

Pourquoi le désespoir ? Parce que sous le terme péjoratif de « paganisme », les chrétiens s’attaquaient en fait au fondement même de toute activité sociale. La christianisation/dépaganisation a été une opération d’ingénierie sociale d’une violence inouïe.

Le « paganisme » comme fondement de la vie sociale

Il n’y avait pas un banquet, une fête ou une réunion à laquelle les dieux n’étaient pas conviés. Les enceintes des temples servaient d’auberges, de théâtres, de places de marché, d’hospices pour les pauvres et de centres médicaux. Toute forme d’art était religieuse. On estime à 30 000 le nombre de statues de divinités dans l’Empire romain [12]. MacMullen écrit dans Paganism in the Roman Empire :

« Toute la gamme des instruments de musique connus était mise au service des dieux dans un culte ou un autre, de même que tous les styles imaginables de danse et de chant, de spectacle théâtral, d’hymne en prose, de conférence ou de traité philosophique, de vulgarisation, d’édification, et ainsi de suite – en somme, toute la culture. La même conclusion peut être exprimée de manière négative : enlevez des arts de ces siècles tout ce qui n’était pas largement consacré à la religion, et le cœur de la culture a disparu. » [13]

Chaque voyage, même à des fins commerciales, était l’occasion de visiter un sanctuaire local, et les foires religieuses attiraient des personnes de tous horizons venant de dizaines, voire de centaines de kilomètres à la ronde. « Quelle que soit leur taille ou leur zone d’attraction, elles constituaient l’un des principaux moyens d’introduire quelqu’un dans un monde plus vaste que celui dans lequel il était susceptible de passer sa vie professionnelle. » [14]

L’une des plus émouvantes défenses du paganisme est la lettre adressée par le rhéteur païen Libanius à l’empereur Théodose le Grand en 386 (Oration XXX, « Pro Templis », 8-10), plaidant pour la préservation des temples contre la prédation des moines chrétiens qui, selon lui, « s’empressent d’attaquer les temples avec des bâtons, des pierres et des barres de fer, et dans certains cas, au mépris de ceux-ci, avec les mains et les pieds. Il s’ensuit une désolation totale, avec le démantèlement des toits, la démolition des murs, l’arrachage des statues et le renversement des autels. Les prêtres doivent se taire ou mourir. Après avoir démoli l’un d’entre eux, ils se précipitent sur un autre, puis sur un troisième, et les trophées s’empilent les uns sur les autres. »

Libanius se souvient avec nostalgie de l’époque où les temples, innombrables, étaient partout « une sorte de recours commun pour les gens dans le besoin ». Ils sont « l’âme de la campagne », dit-il ;

« Ils marquent le début de son peuplement et ont été transmis de génération en génération jusqu’aux hommes d’aujourd’hui. C’est en eux que les communautés agricoles placent leurs espoirs pour les maris, les femmes, les enfants, pour les bœufs et la terre qu’ils sèment et plantent. Un domaine qui a tant souffert a perdu l’inspiration des paysans et leurs espoirs, car ils croient que leur travail sera vain si on leur enlève les dieux qui dirigent leurs travaux vers leur fin. Et si la terre ne jouit plus des mêmes soins, le rendement ne peut plus être le même qu’auparavant et, dans ce cas, c’est le paysan qui s’appauvrit et le revenu qui est mis en péril. »

En résumé, commente MacMullen, « l’ancienne religion convenait très bien à la plupart des gens. Ils l’aimaient, lui faisaient confiance, y trouvaient leur compte et résistaient ainsi au changement, quelle que soit l’éloquence ou la férocité des pressions exercées sur eux » [15].

Ceux que les chrétiens appelaient « païens » (ce qui signifie « paysans » ou « gens de la campagne ») ne partageaient pas tous une même religion au sens où on l’entend aujourd’hui : le paganisme était une multitude de cultes, de sanctuaires, de rites, de mythes et de croyances. Certains dieux avaient la réputation d’être jaloux, mais jusqu’à l’adoption du christianisme comme religion d’État, les Romains considéraient que la liberté de culte allait de soi. Rome avait même pour tradition d’accueillir les dieux des nations vaincues. L’exception était le dieu des Juifs, considéré comme inassimilable en raison de l’intolérance fanatique des Juifs à l’égard des autres dieux, ce qui explique que les objets cultuels du temple de Jérusalem aient été traités comme un simple butin en 70 après J.-C. [16]

Pour les peuples de l’Empire romain, le culte chrétien n’avait rien d’unique ou d’exceptionnel – certainement pas la notion d’un homme-dieu immortel – si ce n’est son intolérance fanatique à l’égard de toutes les autres religions. En s’opposant à la christianisation, les « païens » ne luttaient pas tant contre le christianisme que pour défendre leur liberté d’adorer les dieux ou les héros de leur choix, pourvu que ce culte ne soit pas hostile à l’État ou ne trouble pas l’ordre public.

Pour devenir chrétien, il vous fallait renoncer à tous les dieux que vos grands-parents et vos parents vous avaient appris à aimer dans votre enfance : non seulement les dieux protecteurs de votre ville ou de votre peuple, mais aussi les dieux moins importants qui veillaient sur votre famille et votre clan. Le « paganisme » était la « tradition », le lien entre les générations. « Tel est le principal fruit de la piété, disait Porphyre, honorer la divinité selon la coutume ancestrale. » [17]

On comprend que les Romains ne se soient pas facilement soumis à une christianisation forcée. En 438, Théodose II déplorait que de nombreuses personnes résistent encore au baptême : « Les mille terreurs des lois promulguées, la menace de l’exil ne les retiennent pas. […] Mais ils pèchent aussitôt par une folie si audacieuse ! » [18] Ce n’est que sous Justinien (527-565) que l’on peut dire que l’Empire est entièrement christianisé, quelques décennies avant la conquête islamique. Toutes les autres religions avaient alors disparu.

Toutes sauf une : le judaïsme était la seule religion non chrétienne qui restait légale dans tout l’Empire romain, sous l’étrange justification que le peuple juif était un témoin de la vérité du christianisme. Eux, et eux seuls, furent autorisés à mutiler les organes génitaux de leurs nouveau-nés mâles au nom de leur religion, ce que les empereurs païens avaient interdit à maintes reprises. [19]

Laurent Guyénot

 

Notes

[1] Selon l’estimation récente de Peter Heather dans Christendom : The Triumph of a Religion, Knoff, 2023, p. 24

[2] Ramsay MacMullen, Christianizing the Roman Empire (A.D. 100-400), Yale UP, 1984, p. 6.

[3] Ernest Renan, Histoire des origines du christianisme, 1863-1881.

[4] Richard Fletcher, The Conversion of Europe : From Paganism to Christianity 371-1386 AD, Fontana Press, 1998, p. 35.

[5] MacMullen, Christianizing the Roman Empire, p. 115.

[6] Diana Bowder, The Age of Constantine and Julian, Barnes & Noble, 1978, p. 80.

[7] Firmicus Maternus, L’erreur des religions païennes, trad. Clarence A. Forbes, Newman Press, 1970, x.7, xxviii.6.

[8] MacMullen, Christianizing the Roman Empire, p. 119.

[9] Peter Heather, Christendom : The Triumph of a Religion, Knopf, 2023, Penguin, p. 83.

[10] Pierre de Labriolle, La Réaction païenne. Étude sur la polémique antichrétienne du Ierau Vesiècle, 1934, p. 496.

[11] MacMullen, Christianizing the Roman Empire, p. 109.

[12] Ramsay MacMullen, Paganism in the Roman Empire, Yale UP, 1981, p. 34.

[13] MacMullen, Paganism in the Roman Empire, p. 24.

[14] MacMullen, Paganism in the Roman Empire, p. 27.

[15] Ramsay MacMullen, Christianity and Paganism in the Fourth to Eighth Centuries, Yale UP, 1997, p. 69.

[16] Emily A. Schmidt, « The Flavian Triumph and the Arch of Titus : The Jewish God in Flavian Rome », UC Santa Barbara : Ancient Borderlands Research Focus Group, 2010.

[17] MacMullen, Paganism in the Roman Empire, p. 2-3.

[18] MacMullen, Christianity and Paganism, p. 24.

[19] « La circoncision seule préservera la nation juive pour toujours », a écrit Baruch Spinoza dans Theological-political treatise, chapitre 3, §12, Cambridge UP, 2007, p. 55.

Laurent Guyénot, sur E&R

 
 






Alerter

23 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • La Sainte Vierge nous l’avait bien dit : "Les mauvais livres abonderont sur la Terre."
    Ça n’en fait qu’un de plus.

     

    Répondre à ce message

  • Mr Guyénot se fait ici, sans le savoir, le relai de la secte judaïque qui cherche à détruire l’Église du Christ depuis plus de 2000 ans. Ceci à travers les persécutions, les hérésies, les falsifications, les manipulations et les mensonges. Ces différents poisons se sont diffusés, ont inspirés et inspirent encore toute une panoplie de penseurs utiles à la synagogue (la majeure partie du temps sans en avoir la moindre conscience).
    Mr Guyénot aurait du lire le livre "Deux mille ans de complot contre l’Église" du collectit Maurice Pinay. Disponible aux Éditions Saint Rémi (Kontre Kultur à côté c’est du woke ...). En tous cas, c’est sûr qu’il ne l’a pas lu à ce jour.

     

    Répondre à ce message

  • 1) Je ne comprends pas bien ce qu’on tente de démontrer ici, je doute que l’Eglise ait jamais nié avoir tout fait pour convertir les masses, et la lenteur avec laquelle elle y est parvenue démontre bien qu’elle n’a pas employé la force.
    Les catholiques ne convertissaient pas sous la menace, comme ont pu le faire certains un peu plus au Sud. On me dira, concernant l’Islam : c’était d’abord des conquêtes terrestres, alors si l’on conquiert les corps par le glaive, autant aller au bout du geste et conquérir les âmes.
    Il se trouve que les catholiques aussi ont conquis des terres par le glaive, en Amérique, mais ils ont œuvré très différemment pour ce qui est des âmes.
    Le baptême catholique ne peut être qu’un acte libre : est-ce qu’on a l’équivalent dans les autres religions ? le mariage peut-être considéré comme nul si sous la contrainte : est-ce qu’on a l’équivalent dans les autres religions ?
    C’est quand même curieux de vouloir combattre l’Eglise sous cette angle, où elle est de loin la moins attaquable.

     

    Répondre à ce message

    • #3550840

      "Les catholiques ne convertissaient pas sous la menace, comme ont pu le faire certains un peu plus au Sud."

      Un conseil : allez voir la partie 2 sur le site de Laurent Guyénot.

       
    • #3550884

      historiquement aucun peuple ne s’est converti à une religion autre que celle de ses ancêtres par choix spirituel (quelque soit la religion). Excepté quelques exceptions personnelles, la conversion d’un peuple se fait par le glaive, ou par la conversion d’un souverain qui l’adopte par intérêt politique ou commercial,( les élites suivent par intérêt et le peuple suit par soumission ou sous la contrainte). quant aux conversions missionnaires toujours encouragées par le pouvoir en place elle le sont pratiquement tout le temps par intérêt ( avantages matériels ou espoir de promotion sociale) et grâce à la magie de la technique pour le christianisme (une télé et un médicament efficace en font plus que toutes les bibles du monde).
      D’ailleurs c’est normal, adopter une nouvelle religion c’est trahir et nier celle de ses ancêtres
      et donc sa culture et son histoire. un egyptien musulman d’aujourd’hui est totalement étranger à ses ancêtres de la civilisation pharaonique.

       
    • #3551082

      Mouai encore et toujours à coté de la plaque !

      les guerres saxonnes de Charlemagne, par exemple, il ne doit pas connaître.

      Toutatis

       
  • #3550823

    "Une ingénierie sociale d’une violence inouïe"

    Tout est dit. Bravo.

     

    Répondre à ce message

  • #3550824

    "Soyons honnêtes : comment un esprit rationnel pourrait-il sérieusement croire croire aux dieux de l’Olympe ?"

    Et comment un esprit rationnel pourrait-il sérieusement croire que manger un bout de pain, c’est manger un morceau du fils de Dieu, c’est-à-dire Dieu lui-même ?

    Soyons sérieux !

     

    Répondre à ce message

    • Vous faites erreur : dans ce petit morceau de pain qui en conserve l’apparence, mais qui n’en est plus, ce n’est pas un morceau du Fils de Dieu. C’est Dieu Lui-même tout entier.
      C’est dans le catéchisme.
      Vive le Christ-Roi.

       
    • Vous opposez la raison avec la foi catholique.
      C’est une aberration démontée par tous les pères de l’Église notamment Saint Thomas d’Aquin.
      Si vous voulez vous attaquer au sujet, il faut commencer par des années de lectures pour ensuite émettre un avis circonstancié. Bonne route.

       
    • #3550865

      Toutes les réflexions les plus élaborées sur le déclin de l’Occident sont vaines dès lors qu’on méprise l’Eucharistie. On peut combiner toutes les approches sans comprendre à quel point l’apostasie nous livre sans défense face au prince de ce monde.
      Loué soit le Verbe de Dieu, le vrai Logos Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu, présent dans l’Eucharistie.

       
  • #3551115
    Le 27 juillet à 06:20 par Luc-Laurent Salvador
    Christianisation et dépaganisation de l’Empire romain (Partie (...)

    Depuis l’avènement d’Internet et des commentaires en ligne, la grande règle que je n’ai cessé de vérifier (à quelques exceptions près, celles qui confirment la règle), c’est que l’intelligence des commentaires est en raison inverse de celle de l’article.

    Le fait est que le fil de commentaires traduit ici une grande justesse de vue, donc une intelligence de la situation passée et présente de la Chrétienté. Et, en effet, alors qu’on ne peut douter des qualités intellectuelles de l’auteur qui s’est montré brillant dans ses analyses des complots JFK & 9/11 qu’il a de manière convaincante reliés au projet sioniste, on doit bien constater qu’il n’est pas ici à son meilleur.

    On croirait lire du Michel Onfray tant la partialité anti-chrétienne du propos est évidente. Juste un exemple : comment est-il Dieu possible de prétendre démontrer que le Christianisme a été imposé de force aux Romains et aux barbares en commençant avec les décisions de Constantin d’en faire une religion légale puis de la favoriser ? Qu’y a-t-il de probant dans ce rappel d’un fait historique bien connu ?

    Un travail honnête et équilibré aurait consisté à considérer la situation de la Chrétienté AVANT Constantin afin de comprendre comment ce dernier s’est finalement laissé convertir tant par les qualités alors reconnues de cette religion sous le rapport de la paix et des valeurs morales (de sacrifice de soi et de charité) auxquelles les élites urbaines étaient de plus en plus sensibles que par les expériences spirituelles miraculeuses qu’il a eu à connaître.

    S’il avait procédé ainsi l’auteur serait alors parvenu à une conclusion plus honnête qui aurait reconnu le fait que c’est seulement après qu’elle ait atteint le sommet de l’Empire qu’il est devenu possible d’affirmer que la Chrétienté a été progressivement imposée par le pouvoir mais d’abord pour des raisons appartenant au pouvoir (celui de maintenir la paix par l’unité des populations de l’Empire sous le rapport de la religion).

    Avant d’avoir atteint ledit sommet la religion chrétienne a fait ses preuves (dans les arènes et lors des épidémies) et c’est grâce à cela, avec l’aide du Ciel, que de manière assurément miraculeuse, elle en est venue à incarner Rome.

    C’est, bien sûr, un vrai scandale intellectuel pour tous les rationalistes rabiques que la Révolution a engendré et qui ne supportent pas qu’on prétende via la foi faire obstacle à l’idée d’une totale et parfaite liberté de l’Homme.

     

    Répondre à ce message

  • #3551120

    M. GUYENOT nous dit qu’il veut ainsi lutter contre l’influence de la Synagogue, qui selon lui ne peut être vaincue par l’Eglise, celle-ci n’ayant pas renié l’ancien testament et l’élection des juifs.
    Or je crois que c’est exactement le contraire : c’est justement parce que l’Eglise partage cet héritage qu’elle peut le contrer. On ne détruit parfaitement que ce qu’on remplace, et il n’y a que l’Eglise catholique (pas l’orthodoxie, et encore moins le protestantisme) qui se déclare VERUS ISRAEL.
    Les païens ne pèseraient rien face à ISRAEL, c’est au-dessus de leur ambition, càd de leurs préoccupations. D’ailleurs, nous sommes déjà redevenus païens. les peuples occidentaux croient plus en mère nature, en la "planète", qu’en Dieu. Ils forniquent comme des païens, célèbrent comme des païens, sacrifient comme des païens. Les trouvez-vous plus aiguisés sur la question sioniste ? Non ! ils n’ont jamais été aussi convertis à la pensée "de qui vous savez" (mondialiste, droit-delhommiste, shoatique), jamais aussi subjugués, jamais aussi soumis à l’injonction de ce pouvoir ("antisémite !!"), avec un zèle abêtifiant. Dans quelques années, qui sait, peut-être les considéreront-ils comme des demi-dieux....

    Parce que n’étant plus catholiques, ils n’ont plus les anticorps, le corpus doctrinal capable de les défendre, de réfuter les sophismes, les incantations, le chantage sentimental et juridique. Ils ne savent plus combattre sur le ring de l’universel (katolikos), qu’ils ont délaissé (par désintérêt) au peuple prêtre et sont devenus manipulables à souhait.

    Il n’y a que l’Eglise qui peut combattre la Synagogue les yeux dans les yeux, et empêcher que le Christ ne devienne au mieux une figure de hippie gauchiste démonétisée (une autre manière de le faire "bouillir pour l’éternité dans les excréments"), mais reste Roi et souverain prêtre, à l’embouchure même de la tradition juive, et donc l’annihilant.

    Mais là où je vous rejoins, c’est qu’il faut que la source païenne du catholicisme renaisse (culte des saints, des reliques, goût des processions, de la vie chrétienne incarnée), car c’est sa source vive, sa poésie d’exister. Or l’Eglise catholique en était le meilleur défenseur en chrétienté, C’est Vatican II qui a judaïsé le catholicisme, éliminant toute tradition non lettrée, non biblique, non assujettie à la seule lettre dont l’oligarchie - qui tient le discours - sait aisément se rendre maître, avec la duplicité dont elle est coutumière

     

    Répondre à ce message

  • #3551125

    @Toutatis, je vais essayer de descendre jusqu’à toi.
    Charlemagne est un Empereur, ce n’est pas l’Eglise. ça commence pareil, mais ça ne désigne pas la même chose. IL y a beaucoup de mots qui commencent par la même lettre, et qui pourtant diffèrent dans leur sens, c’est fascinant la langue, c’est plein de nuances pour aider à penser, tu verras, tu apprendras..

    Quant aux guerres saxonnes, comment ont-elles commencé déjà ? par l’incendie d’une église chrétienne de la part de tribu qui, apparemment, avait très envie d’un affrontement et que l’unité germanique se fit sur leur dos et sur leur sang. 30 ans de harcèlement et de pillage répétés auront un peu ralenti la marche de l’Empereur, mais surtout excité son bras implacable. On appelle ça choisir son destin. Même un païen comme toi devrait le comprendre.

    Quant à l’Eglise dans cette affaire, elle ne cessa d’appeler à la clémence et de rappeler la liberté du baptême religieux, comme elle l’a toujours fait. Même Wikipedia est obligé de le dire...Charlemagne fait ensuite ce qu’il veut, car contrairement à ce que t’as raconté la Gueuse, en chrétienté l’Etat est séparé de l’Eglise (attention, là aussi ça commence par la même lettre, tu vas être perdu)

    Toutatis est un peu le François Pignon du commentaire, qui aime apporter lui-même les munitions à ses adversaires, au cas où ils en oublieraient en chemin. Hélas en 2500 caractères on ne peut pas non plus tout dire, il faut aussi un peu compter sur la bonne foi, la curiosité ou la culture de ses contradicteurs, ce qui est un pari de plus en plus risqué...

     

    Répondre à ce message

  • #3551134

    quant aux conversions missionnaires elles le sont pratiquement tout le temps par intérêt [...] et grâce à la magie de la technique pour le christianisme (une télé et un médicament efficace en font plus que toutes les bibles du monde)



    Non, sans blague, il y a donc un intérêt à se convertir, merci Paramesh, t’en as d’autre des trouvailles comme ça ? Tu cites quelques exemples tout faits, plus intuitifs que vérifiés (la fameuse promotion sociale des aborigènes convertis, qui auront le droit à un carré de chocolat en plus)
    Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Il paraît même que la figure et la prestance du prêtre, la bonté du message (qui identifie, sur un certain plan, le sauvage égal au civilisé), des paroles ou des actes convaincants (comme par exemple des preuves de charité, de l’éducation dispensée, ou toute autre empathie jamais démontrée par aucune autre tribu en approche sur leurs terres) pourraient, à terme, donner envie au sauvage de se convertir, donc c’est de la triche, il n’a pas sauté aveuglement dans sa nouvelle profession de foi, il l’a bêtement lié à son expérience terrestre et à un progrès intérieur pour sa vie ! Honteuse félonie du catholicisme qui a pu malicieusement démontrer ce qu’il était, et a sournoisement séduit ces âmes qui n’ont pas tout à fait eu le temps de s’abstraire de leur corps !

    le fait qu’il y avait aussi en gestation dans ces peuplades des croyances espérant un fils né d’une vierge, ou que cette religion sache répondre plus largement que toute autre à une certaine attente en l’homme, n’entre sans doute pas en ligne de compte.
    Mais bon, quand la Vérité-même, celle de Dieu, ne peut être invoquée lorsqu’on discute avec des athées, ça devient difficile d’explorer avec vous ce type de phénomènes dans toutes ses profondeurs

    Mais ok, si tu veux, ces peuplades sont juste tombées dans le piège grossier de l’intelligence, elles ont senti dans le catholicisme trop d’avantage, notamment avec la fameuse télé des missionnaires du XVIème siècle, qui a fait son petit effet (je blague, je sais bien que tu pensais à d’autres époques de conversion, même si on ne sait pas lesquelles - où et quant les missionnaires ont-ils loué et introduit la télé ou les médicaments ??)

    La manière dont vous tortillez des raisonnements est assez stupéfiante de fausseté..
    J’ignore en vous l’enjeu de ces négations, mais ça produit des commentaires en forme d’ulcère assez pénibles à regarder...

     

    Répondre à ce message

    • #3551414

      ah tu m’amuses, refus de réalité, je peux t’en donner des centaines d’exemples que j’ai vécu en Inde où les missionnaires sont particulièrement virulents, une conversion pour les plus pauvres c’est un sac de riz et la promesse (non tenue) d’une aide médicale. les prêtres une fois les gens convertis les abandonnent à leur sort et ne visitent même plus les paroisses où le denier du culte n’est pas assez rendu (pauvreté excessive). et ce sans parler des expéditions punitives organisées par ces mêmes missionnaires contre les temple locaux, ce qui provoque des affrontements avec les hindous. etc etc etc, le dossier est si fourni.... et je ne parle même pas du business des écoles et des hôpitaux "chrétiens"
      ah si le christ voyait ça !

       
  • #3551141

    La chrétienté n’est pas vulnérable au pouvoir juif, c’est précisément l’inverse : c’est l’apostasie de l’Occident qui a donné aux juifs leur pouvoir. La déchristianisation et la repaganisation de l’Europe est concomitante à sa judaïsation. Les juifs eux-même ont d’ailleurs comme obsession prioritaire d’annihiler le christianisme, et ils pensent y être arrivés en plaçant un faux Pape à eux en la personne de Jean XXIII et ses successeurs. Les juifs sont derrière toutes les hérésies et toutes les attaques contre la chrétienté. Ils sont derrière la Révolution dite Française, derrière Vatican II. Derrière les persécutions de l’Empire Romain, derrière l’Islam (comme le rappelle le Rav Ron Chaya, les seuls qui ont le même Dieu que les juifs c’est Ismaël), le protestantisme, etc.

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents